La réalité virtuelle fait voyager des aînés autochtones des T.N.-O.

Noel Drybones avec un casque de réalité virtuelle en octobre 2024, aux Territoires du Nord-Ouest.
Noel Drybones regarde et écoute les tambours et les chants d’un jeu traditionnel déné grâce à la réalité virtuelle. (Photo : Radio-Canada)

Le tannage de peaux, la pêche ou une visite du territoire sont autant d’expériences vécues par des aînés autochtones de Behchokǫ̀, aux Territoires du Nord-Ouest, grâce à la réalité virtuelle.

Noel Drybones, un aîné de 81 ans, peut ainsi voir et entendre les chants et les tambours d’un jeu de mains traditionnel déné. Dès qu’il l’enlève, il retrouve la quiétude du centre d’hébergement pour personnes âgées Jimmy Erasmus, à Behchokǫ̀.

Ça me ramène là. Ça m’aide avec ma mémoire, dit-il.

Ce projet de réalité virtuelle, mené par le gouvernement autochtone tłı̨chǫ, a débuté durant la pandémie afin de faire vivre ces expériences aux résidents durant le confinement. Cette activité est offerte pour 10 lieux, comme une promenade au cimetière local, une randonnée aux chutes de Whatı̀ ou la visite d’un camp de tannage de peaux d’animaux.

Personne aux cheveux gris assise dans une fauteuil roulant, en octobre 2024 aux Territoires du Nord-Ouest.
Noel Drybones, 81 ans, est un résident du centre d’hébergement pour personnes âgées Jimmy Erasmus, à Behchokǫ̀. (Photo : Radio-Canada)

Deux casques sont maintenant offerts au centre pour personnes âgées et permettent aux résidents à mobilité réduite ou aux prises avec un déclin cognitif de renouer avec leur culture et de se remémorer des expériences du passé, comme l’explique l’infirmière Sarah Power.

C’est un moyen de les aider à revivre [ces expériences] du mieux que nous pouvons, afin qu’ils n’aient pas l’impression d’être dépaysés en venant vivre dans un centre d’hébergement, affirme Sarah Power, infirmière au centre d’hébergement pour personnes âgées Jimmy Erasmus, à Behchokǫ̀.

Un outil de transmission du savoir

Johnny Simpson a choisi de voyager à bord d’un bateau de pêche. Le lac ressemble au lac Marian, près de Behchokǫ̀, là où il avait l’habitude d’emmener des élèves pour y installer des filets de pêche.

Même si l’expérience n’est pas complète sans pouvoir toucher les poissons ou être sur l’eau, l’homme de 66 ans croit que cet outil permettrait de mieux partager ses connaissances aux jeunes, surtout si les aînés ou les élèves ne peuvent pas se déplacer.

C’est d’ailleurs l’un des aspects de cette technologie que le responsable du projet, Paul Cressman, aimerait explorer. Ainsi, un jeune pourrait porter un casque pendant qu’un aîné lui raconte des histoires et lui explique l’importance de ce lieu.

Les jeunes pourront avoir envie d’aller visiter ces endroits en personne après avoir vu à quel point c’est beau et avoir entendu ces histoires, dit Paul Cressman.

Thérapie pour la mémoire

Selon le professeur de psychologie à l’Université de Victoria Steve Lindsay, ce genre de projet est comme une thérapie pour la mémoire. Cela permet à l’utilisateur de se souvenir d’une expérience vécue et de retourner à cette époque.

C’est un peu un voyage dans le temps mental, indique-t-il.

Les effets de cette thérapie sont toutefois de courte durée, surtout pour les personnes atteintes de déclin cognitif. « Mais si on peut leur permettre de vivre un bon moment, c’est une bonne chose », dit Steve Lindsay.

La coordonnatrice du centre d’hébergement, Julia Naedzo, observe ces effets bénéfiques chez les résidents. Le fait que le casque fonctionne en langue tłı̨chǫ est un atout de taille, selon elle.

Je pense que ça les ramène au temps où ils étaient enfants. On les voit sourire et rire, conclut-elle.

Avec les informations de Natalie Pressman

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