Mobilité transfrontalière des Autochtones : Ottawa annonce des mesures temporaires

Les drapeaux du Canada et des États-Unis hissés dans un poste frontalier. (Photo : Loren Holmes/Alaska Dispatch News via AP)

Le gouvernement canadien a annoncé vendredi des mesures temporaires destinées à faciliter la mobilité des personnes autochtones entre le Canada et les États-Unis.

Désormais, il sera possible pour les Autochtones de « travailler ou d’étudier au Canada grâce à une dispense qui leur sera accordée pour certaines exigences ». Ils pourront aussi « prolonger leur séjour jusqu’à trois ans s’ils se trouvent déjà au Canada ».

Les personnes admissibles pourront présenter leur demande à compter du 10 octobre 2024, avant de se rendre au Canada. Celles qui y sont déjà peuvent le faire sur place.

Le gouvernement fédéral précise qu’il s’agit là de premières mesures « dans le but de soulager les familles » en attendant l’élaboration de solutions à long terme pour régler les problèmes de mobilité transfrontalière des Autochtones.

Ce travail fait partie des efforts visant à mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones au Canada.

« Les frontières coloniales ont eu de profondes répercussions sur les peuples autochtones. Elles ont exercé des pressions sur les familles immédiates et élargies, ainsi que sur les liens culturels, les pratiques traditionnelles, la préservation et la revitalisation des langues, la gouvernance et les perspectives économiques. Certaines communautés qui sont divisées par la frontière canado-américaine ressentent ces effets au quotidien », lit-on dans le communiqué du gouvernement.

Pour de nombreux peuples autochtones, les frontières ne sont pas simplement des lignes sur une carte, mais des obstacles quotidiens qui perturbent les liens culturels, spirituels et familiaux. Ces nouvelles mesures de reconnexion ont été élaborées dans le cadre d’un véritable dialogue avec les partenaires autochtones, affirme le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Gary Anandasangaree.

Un premier pas salué

Abram Benedict, chef régional de l’Ontario et coprésident canadien de la Jay Treaty Border Alliance, salue « un autre pas dans la bonne direction ». Toutefois, nuance-t-il, « nos droits ne sont pas encore pleinement respectés, comme on le voit dans le territoire mohawk d’Akwesasne, où sa position unique à travers plusieurs frontières a créé des obstacles importants, notamment l’obligation d’obtenir un passeport et une carte tribale améliorée ».

Jennifer Porter, présidente de la Kootenai Tribe of Idaho et coprésidente pour les États‑Unis de la Jay Treaty Border Alliance, souligne également que « ces mesures provisoires constituent un premier pas positif, tout en ajoutant qu’il reste encore beaucoup à faire pour pleinement rétablir ces droits [inhérents] ».

La cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Cindy Woodhouse Nepinak, abonde dans le même sens, soulignant « un pas vers le respect des droits historiques et juridiques des peuples des Premières Nations ».

Du même souffle, elle demande instamment au Canada et aux États-Unis de reconnaître pleinement et de mettre en œuvre les droits des Premières Nations énoncés dans le traité de Jay, signé en 1794 par les États-Unis et par la couronne britannique et qui assure la libre circulation des Autochtones et leurs biens.

Les droits à la mobilité sont essentiels pour nos ancêtres et le demeurent aujourd’hui, affirme la cheffe nationale de l’APN, Cindy Woodhouse Nepinak. La possibilité pour les Premières Nations de se déplacer librement entre les États-Unis et le Canada n’est pas simplement une question de commodité, mais un lien vital pour préserver les liens culturels, familiaux, économiques et sociaux qui soutiennent nos peuples depuis des générations.

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