Les T.N.-O. ont connu une saison « très active » des feux de forêt en 2024
Avec près de 1,7 million d’hectares de terres brûlées, la saison des feux de forêt qui a sévi en 2024 aux Territoires du Nord-Ouest arrive en troisième position de celles qui ont fait le plus de ravages, après 2023 et 2014, selon une vérification des données territoriales disponibles depuis 2005.
Bien que la saison des feux ait été moins dramatique que celle de l’année dernière, le responsable de l’information sur les incendies de forêt aux T.N.-O., Mike Westwick, souligne qu’elle a tout de même été « très active ».
Une caractéristique déterminante de notre saison des incendies, et certainement un facteur à l’origine des incendies plus importants, a été la sécheresse persistante, en particulier dans le sud du territoire, affirme-t-il.
Fort Smith a reçu de fortes précipitations tout au long de l’été, tandis que Hay River et les secteurs qui se trouvent près de la frontière ouest des T.N.-O. ont connu une amplification de la sécheresse, ce qui cause des incendies qui brûlent plus intensément et plus profondément dans le sol.
Selon Mike Westwick, de telles conditions rendent la maîtrise des incendies d’autant plus difficile, car les équipes doivent creuser en profondeur dans le sol pour éteindre ces feux.
Sécheresse
Jesse Wagar, météorologue à Environnement et Changement climatique Canada, note que l’été 2024 a été particulièrement sec dans les régions du centre et du sud du territoire.
À titre d’exemple, Fort Liard a connu son troisième été le plus sec jamais enregistré, avec seulement 54 % de la quantité habituelle de pluie estivale.
Cette collectivité a été la première du territoire à faire l’objet d’une alerte d’évacuation, à la mi-mai, durant deux semaines.
Un mois plus tard, un ordre d’évacuation a été donné pour Fort Good Hope. Cela a forcé 220 résidents à se rendre à Norman Wells, 21 à Deline et 140 autres vers un camp de pêche à proximité.
Le pilote d’hélicoptère Tom Frith a perdu la vie alors qu’il participait aux opérations de lutte contre un feu de forêt aux portes de la communauté.
Des avis d’évacuation ont également été lancés à Edzo, à Little Buffalo River et à Deline, mais ils n’ont pas mené à des ordres d’évacuation.
Le ralentissement des incendies, à la mi-août, a permis au territoire de déployer des équipes en Alberta, en Colombie-Britannique et en Oregon, aux États-Unis.
Températures particulièrement élevées
Par ailleurs, Jesse Wagar souligne que les températures ont été plus élevées que la normale, surtout dans la région désignée des Inuvialuit, où Fort McPherson, Inuvik et Paulatuk ont enregistré des températures record au début du mois d’août.
Année après année, nous constatons des records de températures s’accélérer, a déclaré M. Wagar. C’est un peu alarmant.
En date du 31 octobre, quatre incendies sont actifs, dont trois dans le sud du territoire et un autre dans la région du Sahtu, selon le site web du gouvernement ténois.
Mike Westwick indique qu’il examinera si les conditions météorologiques auront une configuration de type La Niña, un phénomène climatique qui entraîne généralement une baisse des températures et une augmentation des précipitations.
Nous devrons surveiller comment cela pourrait avoir une influence sur l’hiver, dit-il.
Avec les informations de Liny Lamberink
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