Un rapport soulève des lacunes dans la gestion de l’évacuation de Yellowknife en 2023
De nombreuses lacunes dans la gestion de l’évacuation de Yellowknife durant les grands incendies de forêt de 2023 ont créé de la confusion et du stress chez les résidents, souligne un rapport présenté aux élus municipaux lundi.
C’est l’une des conclusions émises par la firme KPMG, qui a été mandatée afin d’évaluer la manière dont la Ville a procédé à l’évacuation de ses résidents à l’été 2023.
Même si KPMG a pu déterminer de nombreuses bonnes décisions prises lors des mesures d’urgence, elle a tout de même souligné 35 lacunes, qui pourraient être évitées à l’avenir.
La prévention des incendies est l’un des domaines dans lequel la Ville pourrait s’améliorer, selon le rapport. Les auteurs estiment que les bandes coupe-feu et les gicleurs automatiques ont été mis en place trop tard, lorsque les incendies étaient déjà aux portes de la ville.
Ces efforts auraient dû être faits plus tôt, lors de la phase d’atténuation et de préparation, selon KPMG.
Les analystes ont aussi déterminé que l’état d’urgence a, lui aussi, été déclenché trop tard, ce qui a retardé la mobilisation de personnel et de ressources.
L’étude souligne aussi un manque de clarté en ce qui concerne la loi sur la gestion des urgences des Territoires du Nord-Ouest.
La communication avec les résidents est un autre domaine où la Ville pourrait s’améliorer selon le rapport, qui indique la façon dont le manque de coordination entre les autorités municipales et territoriales a entraîné une « confusion et un stress important » chez les résidents.
Le rapport a aussi révélé que Yellowknife n’avait pas de plan détaillé pour une évacuation massive. Un tel plan aurait dû être prêt et communiqué au public à l’avance.
Bien que les instances gouvernementales aient apporté une aide aux personnes vulnérables pendant les évacuations, KPMG a constaté que les plans de la Ville ne répondaient pas adéquatement à leurs besoins. L’évacuation aurait eu « de nombreuses conséquences négatives pour elles ».
Recommandations
La firme de service conseil a fait 24 recommandations à l’intention des élus afin qu’ils se préparent mieux aux prochaines évacuations.
Il est notamment question que la Ville se coordonne avec le gouvernement ténois pour établir un « processus de décision formel » lorsqu’il est temps de déclarer l’état d’urgence, de publier des avis et des alertes. Cela pourrait aider les instances régionales à une compréhension commune de ce que signifie la loi sur les situations d’urgence.
KPMG recommande aussi à la Ville de créer un poste au sein de son service d’urgence, qui pourrait aider les organismes locaux à coordonner le soutien aux personnes vulnérables. Cette personne pourrait aussi préparer un plan de formation en gestion des urgences pour le personnel et un plan détaillé d’évacuation en cas d’incendie de forêt.
Face à ces constats, la gestionnaire de la Ville, Sheila Bassi-Kellett, assure que les derniers mois ont permis à l’administration municipale de réfléchir aux mesures prises l’été dernier.
Je crois toujours que, à l’époque, nous avons pris les meilleures décisions possibles avec les informations dont nous disposions, a-t-elle déclaré aux élus municipaux lors de la présentation du rapport.
De son côté, la mairesse Rebecca Alty dit avoir envoyé une copie du rapport au gouvernement territorial et a convoqué ses homologues pour discuter de la marche à suivre pour mettre en œuvre les recommandations.
Une mise à jour sera présentée à l’automne pour montrer quelles recommandations auront été mises en place.
Avec les informations de Liny Lamberink
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