Le Grand Nord rend hommage à Murray Sinclair

Le Grand Nord se souvient de Murray Sinclair, qui a beaucoup oeuvré pour les territoires et qui a porté au grand jour les témoignages des survivants des pensionnats pour Autochtones.
L’ancien sénateur est mort à Winnipeg, lundi, à l’âge de 73 ans.
Son héritage a été souligné partout au pays, notamment dans le Grand Nord, où il s’est rendu à de maintes reprises. Sa carrière a été également marquée par ses travaux à la présidence de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Lors des audiences, il a rencontré des milliers de survivants des pensionnats pour Autochtones, comme la commissaire du Yukon Adeline Webber.
Cette dernière a raconté son histoire en 2013 lors du passage de la Commission à Whitehorse.

Il pouvait entrer dans une pièce, et tous les yeux étaient rivés sur lui, raconte-t-elle. Il avait une telle prestance.
Adeline Webber dit que Murray Sinclair était doté d’une grande écoute.
Il a donné aux gens l’espoir que leurs histoires soient écoutées, qu’elles soient comprises, ajoute-t-elle.
Le chef déné des Territoires du Nord-Ouest, George Mackenzie, dit que Murray Sinclair a eu une grande influence sur le Nord.
Beaucoup d’entre nous sont allés dans un pensionnat, nos parents sont allés dans un pensionnat. Ce n’est pas une histoire facile à raconter, dit-il.
George Mackenzie note que Murray Sinclair parlait avec son cœur. «Quand il parlait, les gens écoutaient. Il incitait les gens à l’action avec ses paroles. Nous en avions tellement besoin», mentionne-t-il.
L’avocat métis de Yellowknife Garth Wallbridge évoque un grand homme.
Il méritait vraiment cet honneur, ce titre honorifique.
Selon lui, c’est grâce au travail de Murray Sinclair que les 94 recommandations de la Commission de vérité et réconciliation sont connues du public.
Il avait la réconciliation à cœur, mais voulait surtout que la vérité soit connue, souligne Garth Wallbridge.
Une voix forte pour les Autochtones
L’ancienne cheffe de la Première Nation de Kluane, Math’ieya Alatini, garde en mémoire « un homme qui avait le courage de se tenir debout et d’être une voix forte pour les Autochtones du Canada ».
Elle espère que son héritage sera porté par d’autres, plus particulièrement les appels à l’action inclus dans le rapport final de la Commission.
Nous avons tous la responsabilité de lire ce rapport, estime-t-elle.
L’ancien commissaire du Nunavut Piita Irniq, qui a travaillé de près avec Murray Sinclair à titre de conseil culturel inuit pour la Commission, dit que c’était un homme bon qui a travaillé fort pour défendre son peuple.
Il avait beaucoup d’amour, de compassion, de bienveillance et de respect pour les Autochtones, car il a travaillé très fort pour eux, ainsi que pour nos parents, qui ont été négligés lorsque nous avons été emmenés de force par l’Église et le gouvernement du Canada.
Avec les informations de Jenna Dulewich, Virginie Ann et Leonard Linklater
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