Ottawa annule le plafond de 500 k$ sur le fonds de recherche sur les pensionnats

Un homme derrière regarde devant lui devant un point de presse
Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Gary Anandasangaree. (Jérôme Gill-Couture/Radio-Canada)

Le gouvernement fédéral a annoncé qu’il lèverait le plafond de 500 000 $ récemment imposé au financement des projets visant à retrouver ou à commémorer les enfants qui ne sont pas rentrés chez eux après avoir fréquenté des pensionnats, mais il est à craindre que seules certaines communautés bénéficient de ce revirement.

Le mois dernier, les communautés ont appris que les dépenses consacrées à leurs projets dans le cadre du Fonds de soutien communautaire pour les enfants disparus dans les pensionnats pour Autochtones seraient plafonnées à 500 000 $ par an, au lieu de 3 000 000 $.

Notre intention était de financer le plus grand nombre d’initiatives possible, mais nous reconnaissons que le manque de flexibilité de ces changements était une erreur, explique Gary Anandasangaree, ministre des Relations Couronne-Autochtones, dans un communiqué.

Dans une déclaration publiée vendredi, le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Gary Anandasangaree, a indiqué que ces changements « ne respectaient pas » l’engagement du gouvernement fédéral à retrouver les enfants qui ont été placés dans des pensionnats.

Après avoir dialogué avec les dirigeants et les communautés autochtones, nous avons entendu vos préoccupations avec force et clarté, mentionne le communiqué.

Tous les organismes en bénéficieront-ils?

Laura Arndt, responsable du Secrétariat des survivants, une organisation qui mène des efforts pour enquêter sur le pensionnat de l’Institut mohawk à Brantford, en Ontario, estime que bien que le financement de son organisation ait été rétabli à 3 millions de dollars, cela s’est fait au détriment d’autres organisations.

Elle explique avoir appris lors d’un appel avec des représentants fédéraux vendredi matin que 45,5 millions étaient alloués au fonds cette année et l’année prochaine.

Une fois que l’on fait le calcul, on se rend compte que cela ne fonctionne pour personne, affirme-t-elle, ajoutant que le financement profiterait aux organisations les plus puissantes, mais ne ferait rien pour celles qui commencent à travailler.

Selon Mme Arndt, 147 communautés disposent d’un financement et entre 70 et 76 communautés sont en attente d’un financement.

Pour moi, le problème est toujours le suivant : comment pouvons-nous, en tant qu’organisation, accepter un financement de 3 millions de dollars, alors que d’autres communautés n’obtiennent rien?

Elle soutient que chaque communauté devrait avoir accès aux ressources nécessaires. « Si ce n’est pas durable et que cela ne fonctionne pas pour tout le monde, ce n’est pas une bonne affaire », note-t-elle.

« Montagnes russes d’émotions »

La semaine prochaine, à Thunder Bay en Ontario, Laura Arndt rencontrera des responsables d’autres organisations pour discuter de la meilleure façon de sauver leurs projets.

Scott Hamilton, professeur à l’Université Lakehead de Thunder Bay, qui a travaillé en étroite collaboration avec des communautés à la recherche de tombes anonymes, fera une présentation sur la manière de faire avancer les travaux.

Il dit qu’il ne comprend pas pourquoi le gouvernement fédéral pensait que réduire le financement des recherches sur les sites des pensionnats était une bonne idée en premier lieu, car cela revient à gaspiller les millions que le gouvernement a déjà dépensés.

Ce sont de véritables montagnes russes émotionnelles pour les survivants, pour toutes les équipes qui ont participé à ce travail et qui ont investi beaucoup de temps, d’énergie et d’efforts, et qui se voient soudain couper l’herbe sous le pied.

Il ajoute que les communautés doivent maintenant commencer à réfléchir à la coordination des efforts, de l’équipement et de la formation afin d’obtenir un meilleur rendement pour l’argent dépensé.

Avec les informations de Candace Maracle

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