Plus de transparence demandée après la fusillade au Nunavik

Un mouvement s’est vite organisé sur les réseaux sociaux. (Radio-Canada/Félix Lebel)

Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) va mener une enquête sur l’intervention policière qui a conduit à la mort d’un homme lundi, à Salluit, mais l’avion transportant les enquêteurs n’a pas pu atterrir en raison de la météo.

Le BEI espérait se rendre sur les lieux mardi soir. Sur Facebook mercredi, le BEI a indiqué que les enquêteurs devraient arriver dans cette communauté du Nunavik d’ici la fin de la semaine.

La publication a généré beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux. Les gens ont fait part de leur colère en utilisant des mots-clics comme #justiceforjoshua et #justiceforthetwins.

Lundi, un agent du Service de police du Nunavik a ouvert le feu, tuant Joshua Papigatuk et blessant son frère jumeau Garnet.

Les appels à la transparence ont fusé après l’annonce que le BEI allait mener l’enquête.

Selon des informations préliminaires du BEI, le service de police aurait répondu à un appel à propos d’une personne tentant de prendre le volant avec les facultés affaiblies. Un affrontement aurait suivi, et les forces de l’ordre auraient déployé une arme à impulsion électrique et du poivre de Cayenne avant d’utiliser leur arme à feu.

Un porte-parole du BEI a confirmé que le contenu des caméras d’intervention des agents est en cours d’analyse, en plus de vidéos soumises par des témoins. Ces images ne seront pas rendues publiques tant que l’enquête sera en cours.

Les jumeaux Joshua et Garnet Papigatuk ont été touchés de coups de feu tirés par un policier à Salluit au Nunavik, le 4 novembre 2024. (GoFundMe/Justice for the Salluit Twins)

Une région sous le choc

Moses Tarkirk, de Salluit, décrit les frères Papigatuk comme des membres appréciés de la communauté, qu’il côtoie depuis l’enfance.

« Ils contribuent à la société. Ce sont de bons chasseurs, de vraies bonnes personnes », dit-il.

« Joshua Papigatuk était le père d’un nouveau-né, ajoute-t-il. Il me manque […], il était si jeune, cela n’aurait jamais dû se terminer ainsi. »

La députée du Nunavut, Lori Idlout, a offert ses condoléances à la famille des victimes, avec qui elle s’est entretenue mercredi. « J’ai parlé aux parents et ils sont complètement catastrophés. Toutes mes pensées les accompagnent », indique-t-elle.

La violence policière envers les Autochtones est un dossier que la députée néo-démocrate a porté à la Chambre des communes cet automne. Elle avait demandé un débat d’urgence après que six Autochtones eurent récemment perdu la vie dans des interactions avec les forces de l’ordre.

« Si personne ne parle, alors cette violence va continuer », dit-elle.

J’ai accepté de travailler avec la famille pour que justice soit rendue. Elle a des inquiétudes par rapport à l’enquête, qu’elle ne sera pas juste. Elle craint la falsification des preuves.

Lori Idlout, députée fédérale du Nunavut

Le gouvernement régional Kativik, qui a le mandat de surveiller le Service de police du Nunavik, a également commenté les événements.

Sa présidente, Hilda Snowball, a offert ses condoléances aux familles et aux membres de la communauté.

« Depuis que j’ai appris la nouvelle, j’interagis constamment avec le chef Jean-Pierre Larose, du Service de police du Nunavik, la mairesse, Maggie Saviakjuk, le conseiller régional, Stephen Grasser, et d’autres organisations, pour que nous prenions toutes les mesures nécessaires pour comprendre ce qui s’est produit », a déclaré Hilda Snowball dans un communiqué.

Le gouvernement régional appelle aussi à de la transparence de la part du BEI tout au long de l’enquête.

« Nous avons fait valoir qu’il est important que les enquêteurs du BEI communiquent avec les autorités locales et régionales, et qu’ils soient aussi transparents que possible au chapitre des conclusions », poursuit-il dans sa déclaration.

« Je vais continuer de m’assurer que tous les ordres du gouvernement comprennent bien cela. »

Le ministre québécois responsable des relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, a dit être conscient de la frustration et de la colère ressenties dans la région.

« Attendons de voir les résultats de l’enquête. C’est un moment difficile pour la communauté. C’est un moment difficile pour les policiers aussi », a-t-il mentionné à des journalistes à l’Assemblée nationale du Québec.

Avec les informations de Félix Lebel et Samuel Wat

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Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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