Les émissions de gaz à effet de serre augmentent au Yukon

Le fleuve Yukon en hiver près du centre-ville de Whitehorse le 10 janvier 2024.
Le gouvernement se réjouit de la baisse des émissions de gaz à effet de serre par personne au Yukon. (Photo : Radio-Canada/Maria Tobin)

Au Yukon, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 10 % au cours des dernières années, révèle le plus récent rapport du gouvernement, qui assure toutefois être sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de carboneutralité en 2050.

Cette hausse des émissions serait due à une augmentation importante de la population du territoire, qui est passée de 35 000 à 44 000 personnes de 2020 à 2022. Le gouvernement note cependant que les émissions par personne ont baissé de 12 %.

L’augmentation de la population rend cela plus difficile, mais cela ne change pas notre objectif de réduire complètement nos émissions, soutient le ministre de l’Énergie, des Mines et des Ressources, John Streicker.

Les secteurs qui émettent le plus de gaz à effet de serre demeurent le transport avec les véhicules à essence ainsi que le chauffage des maisons et des bâtiments. Le seul secteur ayant observé une baisse importante est le transport des véhicules au diesel, qui est passé de 26 % à 15 % de l’ensemble des émissions.

Les données utilisées pour le rapport datent de 2020 à 2022, ce que le gouvernement explique par le temps nécessaire pour qu’Ottawa puisse compiler et analyser ces données. Une réduction plus importante est attendue dans les prochaines années, vers 2030, mais le gouvernement dit être en bonne posture pour suivre son plan d’action.

De gauche à droite, le directeur du département de l'Énergie au ministère de l'Énergie et des Mines, Shane Andre, le ministre de L'Énergie et des Mines, John Streicker, le ministre de l'Environnement, Nils Clarke, et la directrice du secrétariat aux changements climatiques, Rebecca Turpin.
Le gouvernement a tenu une conférence de presse sur les avancées du Yukon vers l’objectif de zéro émission de gaz à effet de serre en 2050. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

C’est important de reconnaître que les données de 2022 que nous avons datent de quelques années seulement après le dépôt du plan d’action […] et que toutes nos mesures ont une courbe d’application qui commence lentement avant de s’accélérer, dit le directeur du département énergétique du ministère de l’Énergie, des Mines et des Ressources, Shane Andre.

Ces mesures, autant que l’augmentation de la population, ajoutent toutefois une pression sur le réseau électrique du Yukon. Le ministre John Streicker souligne que des discussions sont en cours avec la Colombie-Britannique afin de relier le réseau électrique du territoire à celui de la province.

En septembre, Ottawa a d’ailleurs accordé une subvention de 40 millions de dollars pour étudier la faisabilité d’un tel projet de raccordement.

Cela nous donne une certitude que, lorsque nous avons besoin d’électricité, nous avons accès à de l’électricité d’une source renouvelable, indique John Streicker, en soulignant que cela permettrait aussi au territoire d’aller de l’avant avec certains projets d’énergie renouvelable.

« Nous aurons tout de même toujours besoin du diesel et du gaz naturel liquéfié parce que, s’il y a une panne, nous aurons alors ce système pour nous assurer de pouvoir fournir de l’électricité aux Yukonnais. »

Mettre les mines de côté

En 2022, le Yukon a produit un total de 735 kilotonnes de CO2, sans compter les émissions du secteur minier.

Quand on a développé la stratégie, on voulait séparer le but de réduire les émissions des mines parce qu’on pourrait avoir trois nouvelles mines, ce qui aurait empêché le territoire d’atteindre ses objectifs, explique la directrice du secrétariat aux changements climatiques, Rebecca Turpin.

À l’inverse, le territoire ne voulait pas non plus risquer de se retrouver dans une situation où il ferme toutes ses mines et où il reste les bras croisés en se disant que tout a été accompli, précise-t-elle.

Le secteur minier change trop vite pour notre économie, dit pour sa part le ministre John Streicker.

Il note qu’en déterminant un objectif fixe d’émission de gaz à effet de serre qui inclut le secteur minier, cela pourrait avoir un impact sur la réhabilitation de mines comme Faro, qui sera polluante.

En 2021, le secteur minier était responsable d’un peu plus de 128 kilotonnes de CO2. Si le territoire en tenait compte, ce serait la troisième source de pollution après le chauffage et les véhicules à essence.

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