Le gouvernement des T.N.-O. veut accroître l’embauche d’Autochtones

Portrait de Caroline Wawzonek, légèrement de profil, le 29 octobre 2024, à Yellowknife.
Caroline Wawzonek est vice-première ministre et ministre des Finances et de l’Infrastructure de la 20e Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest. (Photo : Radio-Canada/Julie Plourde)

Le gouvernement ténois a dévoilé cette semaine sa nouvelle politique d’embauche afin d’accroître le nombre d’employés autochtones au sein de la fonction publique territoriale.

La Politique d’emploi des Autochtones remplace le programme de promotion sociale de 1989 et entrera en vigueur le 1er avril 2025.

La ministre des Finances, Caroline Wawzonek, qui chapeaute aussi la fonction publique, a mentionné que cette nouvelle politique permettra d’accroître les possibilités pour que les employés autochtones puissent croître, s’épanouir et occuper des rôles de leadership au sein de la fonction publique.

La ministre a reconnu que la politique existante n’a pas atteint ses buts. Actuellement, 29 % des employés de la fonction publique sont Autochtones, alors qu’ils représentent 49 % de la population du territoire.

La nouvelle politique mise sur le recrutement et la rétention d’employés autochtones, tandis que le programme de promotion sociale faisait aussi de la place pour les personnes ayant un handicap et les femmes.

Les changements ont été adoptés à partir de ce qui a été publié par différents groupes et le public lors de consultations, dit Mme Wawzonek.

La Politique d’emploi des Autochtones va obliger les ministères à prioriser les candidats autochtones pour les postes à pourvoir, qu’ils proviennent des Territoires du Nord-Ouest ou d’ailleurs au pays.

Les groupes prioritaires sous le programme de promotion sociale, P1 et P2, qui favorisent l’embauche d’Autochtones nés aux T.N.-O. et les résidents de longue date, n’en font plus partie.

La ministre Wawzonek a entendu des gens dire que leur appartenance culturelle va au-delà des frontières des T.N.-O.

On veut une main-d’œuvre représentative qui emmène des gens qui ont une vision du monde, des perspectives et des valeurs autochtones qui viennent d’ailleurs, qui viennent de l’extérieur des frontières des T.N.-O., a mentionné Caroline Wawzonek.

Une nouvelle politique critiquée

Le retrait des catégories P1 et P2 a suscité des critiques de la part de députés.

Julian Morse, député de Frame Lake, dit que le Comité permanent des opérations gouvernementales, dont il est le président, est inquiet des changements apportés à la politique d’embauche.

Personne avec une barbe souriant à la caméra, le 24 novembre 2023, à Yellowknife.
Le député de Frame Lake, Julian Morse. (Photo : Radio-Canada/Julie Plourde)

Les membres du comité ont indiqué que le problème, ici, ce sont les possibilités pour les résidents du Nord que nous représentons. […] Qu’allons-nous faire pour les Autochtones du Nord ici afin d’améliorer leurs chances?

La députée de Monfwi, Jane Wellayon Armstrong, reconnaît que le programme de promotion sociale ne fonctionne pas. Elle dit toutefois que le Comité permanent des opérations gouvernementales a demandé à la ministre Wawzonek de mettre son projet sur pause et de faire plus d’analyses avant de faire des changements.

Elle estime que les Autochtones des T.N.-O. sont désavantagés par rapport aux Autochtones venant du sud du pays.

Ils font face aux mêmes difficultés sociales [que nous], mais ils ont accès à plus de ressources. Il y a plus de finissants dans le domaine médical, des avocats, des ingénieurs, il y a beaucoup d’enseignants, des travailleurs sociaux, tous ces domaines professionnels, dit-elle.

Personne aux cheveux courts, avec lunettes et veste brodée de fleurs en perles, le 24 novembre 2023, à Yellowknife.
Jane Wellayon Armstrong, députée de Monfwi. (Photo : Radio-Canada/Julie Plourde)

Tandis que les Autochtones du Nord, on est bien loin derrière. On n’a pas beaucoup de personnes autochtones qui peuvent remplir ces rôles.

La ministre Wawzonek estime que cette nouvelle politique va accorder plus de possibilités aux Autochtones du Yukon ou du Nunavut, qui n’étaient pas considérés comme faisant partie d’un groupe prioritaire sous le programme de promotion sociale.

Il y a un grand groupe de gens qui sont exclus, tous les Autochtones du pays qui n’ont pas de connexion avec [les T.N.-O.]. Vous êtes une personne Gwich’in d’Old Crow, vous êtes exclu. Les Nunavummiut sont exclus, dit-elle.

La ministre estime aussi que la catégorie des résidents de longue date des T.N.-O., définie comme étant une personne née aux T.N.-O. ou qui a passé au moins la moitié de sa vie aux T.N.-O., contenait beaucoup de failles.

Beaucoup de résidents de longue date du Nord étaient exclus. Mais les résidents nés dans le Nord, mais qui ont quitté [les T.N.-O.], se qualifiaient, dit-elle à titre d’exemple.

L’ancienne politique ne reflète pas nécessairement les gens qui sont engagés ici, qui vivent ici, qui ont des connaissances sur le Nord, qui ont des liens avec les communautés, ajoute la ministre.

Avec les informations de Meghan Roberts et Jocelyn Shepel

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Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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