Deux aventuriers réussissent la traversée nord-sud du Québec à vélo et à ski

Les deux aventuriers seraient les premiers à effectuer une telle traversée de la province de façon non motorisée. (Photo : Marie France L’Ecuyer)

Ni le froid mordant du Nunavik ni les dangers de la banquise n’ont eu raison du courage de Simon-Pierre Goneau et de Samuel Lalande-Markon, qui ont atteint l’extrémité nord du Québec au terme d’une expédition à vélo et à ski de 3000 kilomètres à partir de la frontière américaine.

L’expédition Transboréale 2023 s’est conclue le 28 avril dernier au cap Anaulirvik (Wolstenholme), près de la communauté inuit d’Ivujivik. Un périple de 88 jours intenses, mais sans grands imprévus. 

« Je pense que le début a été difficile. L’enchaînement du vélo et du ski, ça demande un ajustement important. Le froid a été intense […] Au niveau du matériel, ça s’est bien passé. La logistique aussi. Tout ça a bien été », dit Samuel Lalande-Markon. 

La première portion de leur expédition à ski, près de Chisasibi, a été marquée par de la neige profonde et des côtes abruptes. (Photo : Marie France L’Ecuyer)

Chaque jour, les deux aventuriers accumulaient une dizaine d’heures de déplacement dans ce territoire sauvage et non balisé. 

Dans une certaine forme de routine, les journées se terminaient par la préparation du campement et des repas. Ils devaient faire fondre de la neige pour boire de l’eau.

En hiver, la température chute régulièrement sous la barre de -30 degrés, ce qui peut rendre les nuits particulièrement inconfortables pour les skieurs. 
(Photo : Marie France L’Ecuyer)

« Au début, ça pouvait nous prendre 45 minutes, et à la fin, on pouvait avoir un campement en 20 à 30 minutes maximum […] Ensuite, ça recommençait avec des déplacements d’une vingtaine de kilomètres à ski », ajoute Samuel Lalande-Markon.

La routine du soir comptait aussi l’installation d’une clôture anti-ours. Un signal sonore retentit lorsqu’elle est franchie. Heureusement, ils n’ont pas eu à faire face à ce grand prédateur.

Seules quelques traces fraîches dans la neige leur rappelaient la présence importante de l’ours blanc dans cette région du Nunavik.

Des communautés accueillantes

L’expédition a aussi été marquée par des visites de communautés cries et inuit le long du parcours.

L’accueil a été positif dans l’ensemble. Les deux aventuriers ont pris la peine de visiter des écoles et de rencontrer des élèves.

Pour les deux skieurs, les rencontres les plus marquantes se sont toutefois déroulées directement dans la toundra.

L’expédition s’est déroulée en deux étapes qui totalisent près de 3000 kilomètres. (Radio-Canada)

Plusieurs résidents en motoneige leur ont offert de la nourriture traditionnelle, le temps d’échanger sur la rudesse du climat.

« La surprise était de plus en plus grande, plus on montait vers le nord. Les gens ne pensaient pas qu’on réussirait initialement. Il y avait un certain scepticisme parce que ça n’avait jamais été fait. Finalement, les gens étaient très heureux et fiers qu’on réussisse ce trajet-là », explique Lalande-Markon.

Une liberté dans l’effort

Au moment de franchir la ligne d’arrivée de cette expédition inédite, les aventuriers étaient à la fois fiers et nostalgiques.

Le retour à la réalité après un quotidien marqué par la beauté du territoire et l’effort physique n’était pas si facile pour eux.

Sur quelques jours, les skieurs ont été suivis par une équipe de tournage.
(Photo : Marie France L’Ecuyer)

« Ce n’est pas comme franchir une ligne de marathon et s’effondrer en larmes par terre. C’est, au contraire, un deuil de cette vie-là, pleine de liberté et d’émerveillement », ajoute Samuel Lalande-Markon

La prochaine année pour lui et son collègue sera consacrée à la production d’un documentaire sur leur exploit, qui offrira une réflexion sur la beauté du territoire québécois.

Samuel Lalande-Markon espère que cette aventure fera naître en l’auditoire une volonté de visiter la région du Nunavik, « méconnue et magnifique ».

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Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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