Mark Carney promet l’atteinte des 2 % du PIB en défense d’ici 2030 plutôt que 2032

Mark Carney, candidat à la chefferie du Parti libéral du Canada, promet d’atteindre la cible de 2 % du PIB pour les dépenses militaires, selon la demande de l’OTAN, d’ici 2030, soit deux ans avant la date butoir que s’est fixée le gouvernement du premier ministre sortant, Justin Trudeau.
L’ex-gouverneur de la Banque du Canada a pris cet engagement dans un point de presse, à Windsor, en Ontario.
L’annonce de celui qui est donné favori à la succession de M. Trudeau survient au moment où des ministres fédéraux sont à Washington pour rencontrer des intervenants clés de l’industrie et du monde politique américains afin de parler, entre autres, de défense.
Le ministre de la Défense, Bill Blair, a entamé mardi une visite de trois jours en compagnie de son collègue responsable de l’Industrie et de l’Innovation, François-Philippe Champagne.
Le président des États-Unis, Donald Trump, a récemment exprimé clairement sa frustration quant aux investissements, selon lui insuffisants, de plusieurs pays membres de l’OTAN, dont le Canada.

Le locataire de la Maison-Blanche, qui menace d’imposer des tarifs de 25 % sur les importations canadiennes à compter de mars, s’est souvent montré irrité par les pays qui n’atteignent pas la cible des 2 % du PIB pour les dépenses militaires. Il a ajouté, le mois dernier, que ce taux de 2 % devrait passer à 5 %.
Depuis Montréal, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a réitéré mardi, comme le fait M. Blair depuis novembre, que le Canada, qui a promis d’atteindre les fameux 2 % d’ici 2032, s’affaire à accélérer le pas.
«Je pense qu’il va falloir dépenser plus en défense et beaucoup plus vite. Donc, ça, on le sait et ce n’est pas juste parce que Donald Trump en parle», a dit Mme Joly au cours d’une discussion devant public organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Au Canada, en 2024-2025, les dépenses militaires atteignent 1,35 % du PIB, selon une analyse du Directeur parlementaire du budget.
Mme Joly a soutenu, pendant l’échange animé par le chef de la direction de la Chambre de commerce, Michel Leblanc, qu’Ottawa est déterminé à accroître ses dépenses en défense en raison de « tensions géopolitiques qu’on n’a pas vues depuis la Deuxième Guerre mondiale ».
Elle a souligné que, depuis qu’elle est ministre des Affaires étrangères, le Canada a dû répondre à la guerre en Ukraine et à celle au Proche-Orient, en plus de composer avec le retour à la Maison-Blanche de M. Trump.
«Ça veut dire que le gouvernement fédéral, on va faire des investissements historiques en défense pour, bien entendu, dans le sud du pays, mais aussi, fondamentalement, dans le Nord, dans l’Arctique», a-t-elle ajouté en revenant sur les engagements déjà pris par Ottawa.
MM. Blair et Champagne doivent discuter avec des sénateurs américains et avec des représentants de quatre entreprises, dont le géant de l’aéronautique Boeing et la société spécialisée en technologies de défense Raytheon.
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