Les T.N.-O. soutiennent l’harmonisation des règles de commerce intérieur

Le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, R.J. Simpson, soutient les efforts visant à supprimer les barrières commerciales entre les provinces et territoires canadiens, malgré ce qu’il considère comme l’impact négatif que la mesure pourrait avoir sur les entreprises locales.
Il y a une volonté nationale de faire tomber les barrières commerciales et nous devons en faire partie. Nous devrons donc probablement renoncer à certaines choses, affirme R.J. Simpson, premier ministre des T.N.-O.
Défis spécifiques pour les entreprises locales
R.J. Simpson a rappelé, lundi, que le territoire se trouvait dans une situation commerciale différente des autres provinces et que la politique actuelle vise à soutenir les entreprises locales.
Nous avons vu des entreprises venir du sud, apporter tout leur équipement, toutes leurs provisions, leur main-d’œuvre, venir ici, remplir un contrat, puis repartir vers le sud avec tout l’argent et ne rien laisser au territoire, a déclaré M. Simpson.
La Politique d’encouragement aux entreprises favorise les entreprises détenues et exploitées aux T.N.-O. lors d’appels d’offres.
La ministre territoriale de l’Industrie, de l’Investissement et de l’Emploi, Caitlin Cleveland, indique que l’amélioration de la mobilité de la main-d’œuvre et de la sécurité alimentaire dans le Nord, l’identification des secteurs à améliorer dans l’Accord de libre-échange canadien (ALEC) et un projet pilote de camionnage visant à améliorer la circulation des marchandises sont des priorités du territoire.
Selon elle, les infrastructures sont le premier obstacle que doit surmonter le commerce intérieur dans la région.
L’accès limité aux routes, aux chemins de fer et aux ports crée des défis logistiques qui persistent même dans le cadre des accords commerciaux, explique Caitlin Cleveland, ministre des Territoires du Nord-Ouest.
Collaborations provinciales et changement de système
Citant les mêmes enjeux, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, est favorable à modifier l’ALEC en riposte aux menaces de droits de douane des États-Unis.
Signé en 2017, l’ALEC s’applique à l’ensemble du commerce interprovincial, mais une liste détaillée d’exemptions a été négociée par chaque province et territoire, dont 19 pour les T.N.-O., comme le fait de donner au territoire le droit de limiter l’accès au marché.
Plusieurs autres réglementations qui rendent le commerce difficile entre les provinces sont à noter, comme les limites de poids imposées aux camions de marchandises, ou le travail administratif requis pour les entreprises opérant dans plusieurs juridictions.
Néanmoins, l’abandon des barrières commerciales pourrait entraîner une hausse du PIB global du Canada et de celui des provinces et territoires, selon un rapport de 2019 du Fonds monétaire international.
Mike Holden, économiste en chef du Business Council of Alberta, pense que le plus compliqué est d’amener les dirigeants provinciaux et territoriaux à se mettre d’accord sur les multitudes de règles à modifier.
Dans la plupart des cas, il faudrait accepter de mettre en œuvre un nouvel ensemble de règles qui existaient auparavant dans une autre province, a déclaré M. Holden.
Matt Halliday, directeur général de la Chambre de commerce de Yellowknife, affirme que son organisation commence à discuter avec ses homologues d’ailleurs au pays.
Nous sommes à un moment où nous avons besoin d’une meilleure communication, d’améliorer les échanges commerciaux intérieurs, examiner les occasions et avoir une discussion ouverte, dit Matt Halliday, directeur général de la Chambre de commerce de Yellowknife.
En 2021, les Territoires du Nord-Ouest ont exporté environ deux fois plus de biens et de services à l’échelle internationale qu’ils ne l’ont fait vers d’autres régions du Canada.
Les services liés aux projets miniers, les carburants, les aliments et les boissons non alcoolisées représentent la majorité des importations du territoire.
D’après les informations de Jocelyn Shepel
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