La responsable de la base militaire américaine au Groenland limogée
La responsable de l’unique base américaine au Groenland a été limogée à cause de sa critique de la politique de l’administration Trump envers l’immense île arctique, ont indiqué jeudi les autorités militaires américaines.
« Les commandants sont tenus de respecter les normes de conduite les plus strictes, notamment en ce qui concerne l’impartialité dans l’exercice de leurs fonctions »
, a écrit dans un communiqué de l’état-major de l’US Space Force.
Les actions visant à saper la chaîne de commandement ou à torpiller le programme du président Trump ne seront pas tolérées au ministère de la Défense, affirme Sean Parnell, un porte-parole du Pentagone.
Selon le site military.com, la colonelle Susannah Meyers avait pris ses distances avec les critiques émises par le vice-président J.D. Vance lors de sa visite de la base le 28 mars.
Vance avait en effet vilipendé l’action du Danemark au Groenland, l’accusant d’avoir négligé la sécurité de son territoire autonome.
Un courriel qui a fait jaser
Sa visite intervenait dans un contexte de tensions, le président Trump répétant à l’envi son désir d’annexer le Groenland, qui souligne lui ne pas être à vendre.
Les autorités du Groenland et du Danemark ont considéré cette visite comme une provocation.
Le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, a publié sur les réseaux sociaux :
Nous sommes ouverts aux critiques, mais permettez-moi d’être tout à fait honnête, nous n’apprécions pas le ton sur lequel elles sont formulées.
Et le nouveau premier ministre du Groenland, Jens-Frederik Nielsen, a déclaré dans un message sur Facebook que «les États-Unis n’obtiendront pas le Groenland. Nous n’appartenons à personne d’autre. Nous décidons de notre propre avenir ».
Dans un courriel à l’ensemble du personnel de la base, civil et militaire, révélé par military.com, la colonelle Meyers a écrit :
Je ne prétends pas comprendre la politique actuelle, mais ce que je sais, c’est que les préoccupations de l’administration américaine exprimées par le vice-président Vance vendredi ne reflètent pas celles de la base aérienne de Pituffik.
Elle a été remplacée par le colonel Shawn Lee, a indiqué l’US Space Force.
Le président Trump estime que son pays doit contrôler le Groenland pour des raisons de sécurité nationale et internationale.
Il a refusé d’exclure le recours à la force pour y parvenir, même si son vice-président a pour sa part déclaré lors de sa visite :
Nous ne pensons pas que la force militaire sera nécessaire.
La première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, s’est rendue au Groenland la semaine dernière, assurant à l’adresse des États-Unis qu’«on ne peut pas annexer un autre pays ».
Les sondages montrent qu’une grande majorité des 57 000 habitants du Groenland, s’ils aspirent à devenir indépendants du Danemark, ne souhaitent pas devenir américains.
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