Les pannes et les prix élevés de l’électricité pèsent sur les T.N.-O.

Vue aérienne en été d'une centrale hydroélectrique aux Territoires du Nord-Ouest.
La centrale hydroélectrique de Taltson a une puissance de 18 mégawatts. (Photo d’archives : ministère de l’Infrastructure)

Un texte de Jean-Baptiste Lasaygues

Le coût de l’électricité aux Territoires du Nord-Ouest ainsi que les coupures de courant pèsent sur les Ténois.

Lundi, une panne a touché les localités de Fort Smith et de Hay River.

Si l’électricité a été rétablie au bout d’une demi-heure pour Hay River, il aura fallu plusieurs heures pour que les générateurs de secours de Fort Smith prennent le relais, selon un communiqué de la Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest (NTPC).

Les Territoires du Nord-Ouest ont la réputation d’avoir de fréquentes coupures d’électricité, tout en devant payer cette dernière plus cher que partout ailleurs au Canada.

Le site energyhub.org, (nouvelle fenêtre) qui analyse et recense les données sur l’électricité, classe ainsi les T.N.-O. en dernière position parmi les provinces et territoires, avec un prix moyen de 41 ¢ le kilowatt/heure (kWh).

Selon les données de ce site, et à titre de comparaison, le prix est de 7,8 ¢ au Québec, de 11,4 ¢ en Colombie-Britannique et de 18,7 ¢, au Yukon. Une facture d’électricité peut ainsi atteindre jusqu’à 410 $ par mois pour un Ténois qui utilise 1000 kw.

Jean-Paul Pinard, ingénieur spécialisé en énergie et en éoliennes, dit que cette situation s’explique par l’utilisation importante de générateurs au diesel et par une infrastructure vieillissante.

Pourtant, selon le gouvernement ténois, 75 % de l’électricité produite aux Territoires proviennent des centrales hydroélectriques, une des sources de production d’énergie les moins chères.

Interrogée sur cette apparente contradiction entre une électricité majoritairement hydroélectrique et des prix élevés, la NTPC a répondu dans un courriel qu’il était compliqué de comparer l’hydroélectricité aux Territoires à celle dans le reste du pays.

Une génératrice en gros plan.
Les générateurs au diesel sont extrêmement chers pour les Ténois. (Photo d’archives : Radio-Canada)

Selon la NTPC, la centrale hydroélectrique Robert-Bourassa du Québec peut produire jusqu’à 5616 mégawatts, celle de Limestone, au Manitoba, peut fournir 1330 mégawatts. De son côté, la plus grande centrale hydroélectrique des Territoires du Nord-Ouest est celle de Taltson, qui peut générer jusqu’à… 18 mégawatts.

La NTPC rappelle que le réseau électrique des Territoires du Nord-Ouest n’est pas relié au reste du réseau nord-américain, que ses ventes d’électricité ont décliné avec la diminution de la population des Territoires, alors que ses coûts ont augmenté.

L’entreprise dit aussi qu’une partie de son infrastructure n’est pas seulement vieillissante, mais qu’elle approche de sa fin de vie utile et qu’elle a besoin d’importants investissements simplement pour être remplacée.

Enfin, elle regrette d’avoir un territoire extrêmement vaste à couvrir, mais avec des petites communautés qui ne sont pas assez nombreuses pour faire des économies d’échelle. Plusieurs de ces localités utilisent une électricité produite uniquement au diesel, faute d’autres sources.

Jean-Paul Pinard ajoute que le prix élevé de cette électricité s’explique aussi par le fait que les habitants de la région de Yellowknife, qui utilisent surtout l’hydroélectricité, financent par leurs factures l’énergie des autres communautés.

Dans le plan stratégique (nouvelle fenêtre) présenté par la NTPC pour améliorer la situation d’ici 2030, l’accent est mis sur le développement de sources d’énergie renouvelable, de nouvelles lignes électriques pour mieux relier les barrages aux communautés et l’agrandissement de la centrale hydroélectrique de Taltson.

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