À Fort Resolution, un nouveau programme de guérison basé sur le territoire

Une nouvelle initiative de guérison basée sur le territoire connaît déjà du succès à Fort Resolution, dans les Territoires du Nord-Ouest.
Depuis plus de 10 ans, Ruby et François Prince, originaires de Fort St. James en Colombie-Britannique, offrent des programmes de bien-être dans la communauté ténoise.
Cette année, ils ont lancé un nouveau service de thérapies basées sur le territoire en partenariat avec la Première Nation Deninu Kųę́.
L’initiative Healing Our Way
, qui dure six semaines, peut accueillir jusqu’à 12 personnes à la fois. Les participants prennent part à des activités dans la communauté et à des camps à Mission Island et à Little Buffalo.
Ils peuvent aussi conserver un lien avec leur famille et le reste de la communauté pendant tout le programme. Cela favorise considérablement leur rétablissement, soutient Mme Prince. En effet, ils apprennent à maîtriser leurs émotions dans un contexte familier.

Les personnes qui s’inscrivent à des programmes hors du territoire perdent cet avantage, selon elle.
Dès leur retour, elles ressentent à nouveau le traumatisme, déclare-t-elle.
Le programme s’appuie également sur les connaissances traditionnelles locales et travaille en collaboration avec les aînés de Fort Resolution et des communautés avoisinantes.
Trois séances se sont tenues depuis le mois de janvier. Les animateurs donnent la priorité aux résidents de Fort Resolution, mais ils prétendent que le succès du programme attire des gens de toutes les régions des Territoires du Nord-Ouest.
S’engager dans la sobriété
Kevin Boucher, membre de la Première Nation Deninu Kųę́, est sobre depuis décembre. Il a assisté à toutes les séances du programme offertes cette année.
Il explique que ce n’est pas la première fois qu’il s’engage à devenir sobre, mais cette fois, il le fait dans sa communauté, ce qui lui offre une autre perspective. Il est motivé par le soutien de sa famille, de ses amis et de ses voisins.
Beaucoup de gens me connaissent. Ils savent ce que j’ai traversé et les choses que j’ai faites, déclare-t-il.Ils voient ma transformation de leurs propres yeux.

Il fait référence au poids qu’il porte depuis des années, une conséquence des traumatismes subis dans son enfance.
Notre peuple a une longue histoire de traumatismes qui se sont perpétués au fil des générations, affirme-t-il.Il s’agit de générations de culpabilité, de honte, de dévalorisation, de ressentiment et de colère.
M. Boucher souhaite rester sobre afin de rétablir les liens avec ses enfants. Il admet que la perte de contact avec eux a été l’une des périodes les plus difficiles de sa vie, et il se concentre maintenant à reconstruire ces relations.
Avec les informations de Carla Ulrich
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