Il faut un salaire de plus en plus élevé pour vivre à Whitehorse

Le centre-ville de Whitehorse vu du haut de l'escarpement, le 22 avril 2024.
En l’espace d’un an, le salaire de subsistance a fait un bond de 14 % à Whitehorse. (Photo : Radio-Canada/Claudiane Samson)

Vivre à Whitehorse coûte de plus en plus cher, révèle un rapport de la Coalition anti-pauvreté, ajoutant que le salaire de subsistance, c’est-à-dire le salaire nécessaire pour payer les besoins de base, a fait un bond de 14 % en 12 mois.

Les chiffres sont franchement très difficiles cette année, admet la coordonnatrice de projet pour la coalition, Keitha Clark.

Pour la première fois en 10 ans, depuis le début de la publication de ce rapport, la coalition a fait la distinction entre trois types de ménage : les familles de deux parents et deux enfants, les familles monoparentales et les adultes vivant seuls.

Portrait de Keitha Clark à l'extérieur, le 10 juillet 2025.
Keitha Clark est la coordonnatrice de projets pour la Coalition anti-pauvreté. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Le parent d’une famille monoparentale devrait quant à lui gagner un salaire de 33,95 $ l’heure, alors qu’une personne seule doit compter sur un minimum de 31,22 $ par heure. Le salaire minimum au Yukon est actuellement de 17,94 $.

Je pense que le salaire de subsistance, ce n’est pas tellement pour défendre le salaire minimum, même si cela prouve clairement que le salaire minimum ne parvient pas à remplir les besoins des Yukonnais, mais cela permet de montrer l’impact de bonnes politiques ou le manque de politiques publiques sur l’abordabilité, explique Keitha Clark.

Photo du rapport de la Coalition anti-pauvreté.
Pour la première fois cette année, la coalition a séparé le salaire de subsistance en trois catégories de ménage. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Elle montre du doigt le grand besoin de logements abordables, de transport en commun accessible et de places en garderie dont les coûts ne devraient pas être trop élevés pour réduire la pression sur le budget des ménages.

Pour présenter son rapport, la Coalition anti-pauvreté a organisé un barbecue pour la communauté durant lequel plusieurs personnes ont pu échanger sur les défis de leur vie respective.

Parmi eux, une mère de famille, qui souhaite taire son nom pour des raisons de confidentialité, raconte à quel point il lui était déjà difficile d’élever ses quatre enfants à Whitehorse il y a une trentaine d’années.

C’était l’enfer. Je me suis retrouvée à devoir voler de la nourriture pour être capable de nourrir mes enfants, dit-elle en précisant qu’avec le coût de la vie aujourd’hui, c’est encore pire.

Des pains et des condiments sur une table.
La Coalition anti-pauvreté a organisé un barbecue communautaire pour l’occasion. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Aujourd’hui, je n’ai plus d’enfants à la maison, mais j’ai encore de la misère. Alors, je ne peux pas imaginer ce que c’est pour mes enfants. Ils galèrent comme des fous pour les mêmes raisons. Ils travaillent tous et n’arrivent pas à joindre les deux bouts, indique-t-elle.

Par le temps qu’ils paient leurs épiceries, leurs factures avec l’électricité qui a encore augmenté, les taxes qui ont augmenté… Tout augmente sauf les salaires, souligne-t-elle.

Elle ne pense pas que la solution se trouve nécessairement dans l’augmentation des salaires, mais plutôt dans la réduction générale du coût de la vie pour permettre à tous de vivre dignement.

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