Hausse du salaire minimum aux Territoires du Nord-Ouest : trop ou pas assez?

Le salaire minimum passera de 15,20 $ à 16,05 $ l’heure, le 1er septembre. (Getty images/ Osarieme Eweka)

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a annoncé une hausse du salaire minimum de 85 ¢, de 15,20 $ à 16,05 $ l’heure, au 1er septembre. Pour une propriétaire d’entreprise de Yellowknife, cette hausse est bienvenue, mais insuffisante, tandis que la Chambre de commerce du territoire estime que cette augmentation ne sera pas bien accueillie par le secteur privé.

En faisant cette annonce lundi, le gouvernement a du même coup présenté un nouveau mode de calcul des hausses du salaire minimum, qui tiendra compte dorénavant de l’indice des prix à la consommation et du salaire horaire moyen au territoire.

À Yellowknife, pour la propriétaire de la librairie Book Cellar, Jennifer Baerg Steyn, cette augmentation n’est pas suffisante pour vivre convenablement au nord du 60e parallèle. Elle offre d’ailleurs plus que le taux minimum à ses employés. « Ça fait une grosse différence sur la qualité de vie si le salaire payé se rapproche du salaire minimum viable. »

« C’est moins stressant, ça veut dire que mes employés savent qu’ils pourront payer leurs factures et qu’ils sont respectés », dit-elle.

Le salaire minimum vital ou salaire de subsistance représente le salaire minimum nécessaire pour vivre décemment et couvrir les besoins essentiels d’un individu comme le loyer, la nourriture et le transport. En 2022, ce salaire a été évalué à 23,28 $ l’heure pour Yellowknife.

C’est la coalition de justice sociale Alternatives North qui a commandité une étude sur le salaire minimum viable pour certaines communautés des T.N.-O.

Suzette Montreuil, membre de la coalition, dit qu’à 16,05 $ l’heure, le salaire minimum proposé est loin de représenter un salaire viable.

Elle pense que le gouvernement territorial devrait mettre en place un salaire minimum viable et un programme de revenu universel de base afin que les résidents puissent vivre dans la dignité.

Une hausse mal accueillie par le secteur privé

La Chambre de commerce des T.N.-O. croit que cette hausse fera mal au secteur privé, qui a récemment fait face aux difficultés liées à la pandémie, aux inondations, aux feux de forêt et à la hausse de l’inflation. Son directeur, James O’Connor, dit que les entreprises qui paient le salaire minimum ne seront pas enchantées de devoir payer plus.

« Même si [ces entreprises] n’ont pas eu à faire des mises à pied et ont pu garder leurs employés, toute hausse va leur mettre de la pression, dit-il. Même si peu d’employés sont payés au salaire minimum aux T.N.-O. »

Selon M. O’Connor, la hausse de 85 ¢ aura des répercussions.

« Il y aura soit moins d’emplois, ou une hausse [des prix] passée aux consommateurs. »

Avec les informations de Mah Noor Mubarik

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