Hausse du salaire minimum dans deux des trois territoires

Un texte d’Anne Montplaisir
Les gouvernements du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest ont annoncé qu’ils augmenteraient le salaire minimum.
À compter du 1er septembre, le salaire minimum aux Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) passera de 16,70 $ à 16,95 $ l’heure.
De son côté, le Nunavut vise une augmentation de 75 ¢, ce qui portera le salaire minimum à 19,75 $. C’est l’endroit au pays où il est le plus élevé.
Le taux horaire minimal au Yukon avait augmenté quant à lui de 35 ¢ en avril dernier pour atteindre 17,94 $.
Salaire de subsistance
Cela n’a aucun impact sur nous, explique la propriétaire du magasin Overlander Sports, Aislinn Stirling-Crosby, à Yellowknife, la capitale ténoise.
Tous ses employés gagnent au moins le salaire de subsistance. «Personne ne travaille au salaire minimum»
, affirme-t-elle.
Le salaire de substance que chaque parent d’une famille de deux enfants doit gagner dans la capitale des T.N.-O. s’élève à 23,28 $, selon le plus récent rapport d’Alternative North publié en 2022.
- Salaire minimum : C’est le salaire minimal que tout employeur doit légalement verser à son employé. Il s’élevait à 15,20 $ aux T.N.-O. en 2022.
- Salaire de subsistance : C’est le montant que les travailleurs à temps plein devraient gagner pour subvenir à leurs besoins de base. Cela comprend la nourriture, les vêtements et les chaussures, le loyer, le transport, la garde d’enfants, les soins de santé, les dépenses du ménage, l’éducation des adultes, des vacances modestes et un petit fonds d’urgence.
On a la chance de pouvoir le faire parce que notre entreprise va bien. On travaille aux côtés de nos employés chaque jour, et ce serait injuste à mon sens de les payer moins que ce qu’ils méritent, dit Mme Stirling-Crosby.
En parallèle, la Coalition anti-pauvreté du Yukon a publié jeudi son rapport sur le montant minimal de subsistance à Whitehorse. Avec une augmentation de 14 % par rapport à celui de l’an dernier, le montant que chaque adulte d’une famille de deux enfants doit gagner pour subvenir à ses besoins de base s’élève à 25,91 $ l’heure.

Comme aux T.N-O., le salaire minimum du Yukon, qui s’élève à 17,94 $, reste beaucoup plus bas que le salaire de subsistance.
Les gens travaillent fort. Au Nunavut et aux Territoires du Nord-Ouest, le coût de la vie tend à être élevé, souligne Alina Knaack, gérante adjointe du magasin Paradise Alley Gifts, à Whitehorse.L’augmentation du salaire minimum aidera les gens à avoir une vie plus décente, indique-t-elle.
Aayush Batta travaille dans un Subway à Whitehorse. Je gagne moins que ce que je devrais
, lance-t-il entre deux commandes.
Il raconte que lorsqu’il était étudiant, il y a un an et demi, il arrivait difficilement à joindre les deux bouts. Il travaillait à l’époque 24 heures par semaine, à un salaire de 17,59 $ l’heure.
Je partage un appartement avec ma soeur, dit-il en ajoutant qu’ensemble, ils paient un loyer de 2300 $.
«Je suis une personne qui reste positive»
, ajoute-t-il, soulignant tout de même qu’un salaire un peu plus généreux ne serait pas du luxe.
Changement de la méthode de calcul
Alors que le gouvernement des T.N.-O. conserve la méthode de calcul qu’il utilise depuis 2022, le Nunavut a annoncé mardi qu’il introduira une nouvelle manière d’ajuster le salaire minimum à partir de septembre prochain.
Il sera désormais fixé en fonction de deux facteurs : la variation de l’indice des prix à la consommation (IPC) pour Iqaluit et la variation du salaire horaire moyen au Nunavut pour l’année précédente.
Le Nunavut mettra en place un système visant à garantir que notre salaire minimum reflète mieux la hausse du coût de la vie et les réalités économiques du territoire, a écrit la ministre de la Justice du territoire, Pamela Hakongak Gross, dans un communiqué.

Elle ajoute que
cette nouvelle approche est un changement positif pour les employeurs et les employés du Nunavut, car elle contribue à garantir l’équité, la transparence et la prévisibilité des augmentations du salaire minimum.
Consultation aux T.N.-O.
Les résidents des Territoires du Nord-Ouest pourront se prononcer sur la révision du salaire minimum dans une enquête publique annuelle.
Cette démarche de consultation se tient depuis déjà deux ans et permettrait au gouvernement ténois. de cerner les intérêts des employés et des employeurs.
La responsable des relations publiques et des communications pour le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation du gouvernement des T.N.-O., Agata Gutkowska, explique que le sondage permet au gouvernement de cerner les points de vue sur le salaire minimum et d’évaluer l’impact de la révision annuelle du salaire minimum.
Comme en 2024, les employés ayant répondu au sondage l’hiver dernier réclament un salaire minimum plus élevé, alors que les employeurs défendent que l’augmentation ait été trop importante.
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