Enseigner la prématernelle en plein air à Yellowknife

Gloria Gaudet enseigne en prématernelle depuis deux ans à l’école catholique Weledeh. À la rentrée scolaire, elle commencera un tout nouveau projet : prodiguer un enseignement inspiré du territoire.
Je suis enthousiaste, mais un peu anxieuse, admet-elle.Je pense qu’il s’agit d’une belle occasion de tisser des liens entre les enfants, notre territoire et nos traditions dès leur plus jeune âge. C’est aussi une grande responsabilité.
Le tout nouveau programme scolaire peut accueillir jusqu’à 20 enfants. La majorité des places sont déjà réservées. En plus du temps habituellement consacré aux apprentissages en classe, les élèves pourront profiter du jeu libre en plein air ainsi que du partage des connaissances traditionnelles.

Pour créer son projet, l’École a consulté les avis de la communauté.
Selon Paul Kelly, directeur de l’École Weledeh, il est crucial d’inculquer aux élèves l’importance et la signification profonde du terrain sur lequel ils se trouvent.
Il estime également que le retour au jeu est un moyen de lutter contre l’augmentation des problèmes de santé mentale observés dans les écoles non seulement ici, mais partout dans le monde
.
Un atout pour tous
Mandee McDonald, membre du corps professoral du Centre de recherche et d’apprentissage Dechinta, affirme qu’elle n’a pas vu beaucoup d’exemples de combinaison de l’éducation liée au territoire et de l’éducation occidentale.
Selon elle, la possibilité pour des détenteurs de savoirs autochtones de transmettre leurs connaissances du territoire aux élèves est un atout.
Je suis convaincue que des leçons sur la vision du monde, les façons de faire et les façons d’être un Autochtone sont extrêmement bénéfiques pour tous les jeunes, ajoute-t-elle.
Les dirigeants de l’École Weledeh envisagent d’inviter des aînés à partager leur langue et leur culture avec les enfants. Gloria Gaudet s’attend à ce que ses élèves apprennent les lois dénées et la signification du tambour, et qu’ils participent à des cérémonies d’alimentation du feu, entre autres.
J’ai hâte que la communauté se joigne à nous pour raconter ses histoires, dit-elle.

Même si le programme est initialement prévu pour les élèves de la maternelle l’année prochaine, M. Kelly souhaite l’adapter pour d’autres niveaux scolaires.
Pour l’instant, il reste à aménager l’aire de classe extérieure, qui sera clôturée et équipée de tentes en toile, d’une cabane et d’un endroit pour allumer des feux de camp.
Avec les informations de Sarah St-Pierre
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