Une mission pour mesurer le magnétisme du nord-ouest du Canada
Une mission aéromagnétique est actuellement en cours dans le sud du Yukon, territoire du nord-ouest du Canada. Commandée par le gouvernement fédéral, elle collecte les dernières données sur le magnétisme de la Terre pour mieux comprendre la tectonique locale.
La mission scientifique a commencé il y a déjà un mois et se cantonne à la région de Wolf Lake, à l’est de Whitehorse.
Cela représente quelque 45 000 kilomètres de terrain, à survoler à basse altitude suivant un quadrillage précis. « C’est beaucoup d’endurance, remarque Alexandre Guyon, pilote chargé de cette mission. Il faut rester fixé sur son axe tout le long du vol, qui dure cinq heures. À la fin, on est content d’atterrir! »
Le travail dépend de la météo : impossible de voler si les vents sont trop forts, la couverture nuageuse, trop épaisse, mais également si le temps dégagé est propice aux aurores boréales. « C’est un champ magnétique qui vient perturber les variations que nous observons », explique le cartographe à la tête de la mission, Erwan Pau-Corfa.
Une fois qu’il a réalisé les levés aéromagnétiques, le cartographe, qui n’en est pas à sa première mission au Canada, compile les données sur son ordinateur. « Le résultat brut va ensuite être découpé, analysé, compensé pour créer des cartes géologiques », résume-t-il.
Wolf Lake est la dernière partie de cette région du Yukon qui restait à analyser. Selon Richard Fortin, géophysicien à la Commission géologique du Canada, cette mission va permettre de faire la synthèse de tous les travaux de terrain et des précédents levés aériens réalisés dans la zone géographique.
« L’intérêt de ce levé est de comprendre la tectonique locale, précise le spécialiste de la géophysique aéroportée. Dans cette région, une partie de croûte terrestre s’est séparée de sa plaque tectonique pour se raccrocher à une autre plaque appelée craton nord-américain. Or, dès qu’il y a du contact, c’est intéressant à comprendre pour la science, mais aussi pour la présence de minéraux », relève Richard Fortin.
Les dernières données de la zone dataient du début des années 60, à une époque où ni le GPS ni la résolution spatiale d’aujourd’hui n’existaient.