De meilleures installations scolaires aux francophones dans le Grand Nord canadien, plaide un député

L’École Boréale, qui accueille des élèves de la prématernelle à la 12e année, est la seule école francophone du sud des Territoires du Nord-Ouest, à Hay River. (Julie Plourde/Radio-Canada)
Une nouvelle école secondaire francophone à Yellowknife et l’agrandissement de l’École Boréale, à Hay River : tels sont les besoins de la communauté scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest auxquels le député de Frame Lake, Kevin O’Reilly, a fait écho lors d’une séance de la législature jeudi dernier.

À Yellowknife, a-t-il expliqué, l’ajout d’un gymnase en 2020 et la croissance de l’immigration francophone font en sorte que l’École Allain St-Cyr est presque pleine. Il y a actuellement 183 élèves inscrits à l’école, de la prématernelle à la 12e année, alors que la capacité totale est de 199.

À Hay River, les élèves n’ont pas de gymnase et doivent utiliser le gymnase d’une école du quartier. Les élèves du secondaire de l’École Boréale suivent leurs cours dans des salles de classe mobiles adjacentes au bâtiment principal.

L’École Boréale a été forcée de garder ses élèves du secondaire dans des classes mobiles depuis 13 ans, où il y a des problèmes récurrents de chauffage, d’eau courante et d’égout.Kevin O’Reilly, député de Frame Lake
Kevin O’Reilly, le député de Frame Lake, a défendu les besoins des élèves francophones de Yellowknife et de Hay River, le 9 février 2023, à l’Assemblée législative. (Travis Burke/CBC)

Questionné à ce sujet, le ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, R.J. Simpson, reconnaît que cet environnement n’est pas idéal : « Les classes mobiles sont vieilles et étaient censées n’être utilisées que pendant deux ou trois ans. »

« Une solution temporaire à long terme »

La directrice de l’École Boréale, Katrine Lavoie, observe des problèmes avec les classes préfabriquées depuis ses débuts à l’école, en 2016, comme des tuyaux gelés en hiver.

« Pendant la fin de semaine, si les élèves ne sont pas là, que les toilettes ne sont pas [utilisées] régulièrement, on a du gel. Une [classe mobile], c’est ouvert, ce n’est pas isolé », dit-elle.

Les classes mobiles de l’École Boréale, à Hay River, avaient été installées temporairement pour ajouter de l’espace. Elles sont utilisées depuis 13 ans. (Julie Plourde/Radio-Canada)

Les refoulements d’égout et les problèmes de chauffage font aussi partie de la réalité de l’école. « Ce ne sont pas des conditions dans lesquelles des enfants devraient aller à l’école », dit la directrice.

C’est une portative, puis une portative, c’est censé être temporaire. Mais ce qu’on comprend, c’est que c’est une solution temporaire à long terme pour le gouvernement.Katrine Lavoie, directrice, École Boréale
D’autres priorités, selon le gouvernement

Selon le ministre R.J. Simpson, parmi les 49 écoles des T.N.-O., certaines sont dans des conditions pires que l’École Boréale.

R.J. Simpson est le ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, et le député de Hay River Nord. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
C’est difficile de présenter un dossier pour rénover ou construire un nouveau bâtiment afin de remplacer un bâtiment qui est en meilleur état que d’autres ailleurs dans le territoire.R.J. Simpson, ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation

Tous les ans, le gouvernement établit une liste de priorités en matière d’immobilisations scolaires dans son budget de dépenses. En 2023-2024, l’École Mangilaluk, située à Tuktoyaktuk, est l’une des priorités. L’école doit subir des rénovations majeures, y compris l’ajout d’une aire pour l’enseignement secondaire.

Le remplacement de l’École Chief Jimmy Bruneau de Behchoko et la construction d’une nouvelle école à Colville Lake sont aussi sur la liste, à l’étape de la planification.

L’École Boréale ne se trouve pas sur cette liste. Le prochain budget de dépenses en immobilisations pour 2024-2025 sera déposé à l’Assemblée législative en août 2023.

Recourir aux tribunaux pour obtenir des gains

Le député O’Reilly a également demandé au ministre ce qu’il compte faire afin d’éviter le recours aux tribunaux pour que les francophones puissent faire valoir leurs droits en matière d’éducation francophone.

« J’aimerais dire que nous n’irons plus jamais en cour », a répondu le ministre, « Mais je pense que toutes les autorités au pays ont des procédures judiciaires en cours avec leurs entités respectives d’éducation en français langue première. »

Il dit toutefois avoir une bonne relation avec la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO), ce que confirme son président, Jean de Dieu Tuyishime. « Nous avons vraiment une bonne relation et une bonne communication », dit M. Tuyishime, ajoutant que le recours aux tribunaux n’est pas une finalité. « [La cour], on sait comment ça commence, mais on ne sait jamais comment ça finit. »

Jean de Dieu Tuyishime, président de la Commission scolaire francophone des T.N.-O., a bon espoir de pouvoir faire valoir les besoins en infrastructure de la communauté scolaire francophone de Yellowknife et de Hay River auprès du ministre de l’Éducation. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

La CSFTNO espère maintenant utiliser les données du recensement de 2021 sur le nombre d’enfants admissibles à l’éducation en français dans les T.N.-O. dans ses prochaines discussions avec le ministre de l’Éducation.

Selon ces données publiées en novembre, 1100 enfants seraient admissibles aux T.N.-O., soit 10,9 % du nombre total d’enfants aux T.N.-O.

« Ce recensement […] nous permet de voir maintenant de façon concrète les chiffres. Et on peut maintenant apporter ces chiffres à l’appui pour faire nos demandes. […] Ça peut faire bouger les choses », conclut-il.

Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *