Cas de rougeole en Alberta : les T.N.-O. à risque, selon la santé publique

(Fiona Goodall/Getty Images)
De nombreux cas de rougeole se sont déclarés cette année dans le nord de l’Alberta.
Avec l’afflux de voyageurs des Territoires du Nord-Ouest vers Alberta durant la saison estivale, l’administratrice en chef de la santé publique ténoise met la population en garde contre les risques liés à l’explosion du nombre de cas de rougeole dans la province.
C’est une situation que nous surveillons de près
, affirme la Dre Kami Kandola, qui incite les résidents à vérifier leur statut vaccinal.
En date du 24 juillet, il y avait 1511 cas de rougeole en Alberta depuis le début de l’année, selon les plus récentes données disponibles. De ces cas, 465 ont été détectés dans le nord de l’Alberta.
Cette région est fortement fréquentée par des Ténois, souligne la Dre Kandola, ce qui augmenterait les risques de transmission lors de leur retour dans leurs communautés.
La rougeole est une maladie transmissible par voies aériennes, et peut ainsi être contractée même après que la personne contagieuse a quitté les lieux.
[La rougeole] cible très facilement les personnes vulnérables
, fait remarquer la Dre Lynora Saxinger, spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital de l’Université de l’Alberta.
Si une personne atteinte de la rougeole se trouve près d’une personne qui n’est pas immunisée, les chances que cette dernière contracte la maladie sont de 90 %, explique-t-elle.
On soupçonne fortement qu’une grande partie de la propagation échappe au décompte officiel des cas
, ajoute la Dre Saxinger.
Il est probable que les travailleurs de la santé en Alberta ne voient que les patients les plus malades, et que les personnes qui restent chez elle passent sous le radar, selon elle.
La Dre Kandola dit toutefois ne pas s’attendre à ce que ce soit le cas dans le territoire, composé en grande partie de petites communautés où les symptômes de la rougeole peuvent être rapidement constatés.
Si une personne atteinte visite une communauté, les résidents verront des éruptions rouges et boursouflées sur son visage. Ils sauront que cette personne a voyagé, ou du moins, qu’elle était malade, explique-t-elle. Tout le monde en discutera et nous saurons tôt ou tard si quelqu’un a attrapé la rougeole.
La région de Tłı̨chǫ serait la plus vulnérable des T.N.-O., croit la Dre Kandola. Dans les autres régions du territoire, plus de 90 % des enfants de cinq ans ont reçu une dose du vaccin, mais cette proportion chute à 77 % dans la région de Tłı̨chǫ.
Retour à l’École
À environ un mois de la rentrée scolaire, il ne reste que peu de temps pour faire vacciner les enfants contre la rougeole.
Il est souhaitable de les faire vacciner environ deux semaines avant le retour en classe pour bénéficier de l’effet complet de la vaccination, explique la Dre Saxinger. Même en s’y prenant dès maintenant, cela ne laisse que peu de temps.
Les enfants ont besoin de recevoir deux doses du vaccin, administrées à au moins quatre semaines d’intervalle, pour être considérés comme pleinement immunisés.
Le Conseil scolaire catholique de Yellowknife a fermé temporairement deux de ses écoles au début du mois de mai, après que la Dre Kami Kandola a averti que des élèves pourraient avoir été en contact avec des personnes contaminées.
Adam Murray, directeur général, a assuré que le conseil scolaire travaillait en étroite collaboration avec les autorités de Santé publique en prévision de la prochaine année scolaire.
Il a précisé que des cliniques ont été mises en place dans les écoles après la découverte de cas, et que davantage d’enfants ont pu être vaccinés depuis.
Nous serons prêts, a affirmé M. Murray à CBC/Radio-Canada. Nous avons hâte de vivre une nouvelle année scolaire en santé.
Les taux d’immunisation ne sont mis à jour qu’une fois par an aux T.N.-O., mais la Dre Kandola signale qu’il y a eu une importante augmentation de la demande pour le vaccin contre la rougeole depuis que ces cas ont été détectés au printemps.
C’est un très bon signe
, assure-t-elle.
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