L’omoplate gravée d’un orignal révèle un pan d’histoire sur la chasse autochtone

Sur fond blanc, une omoplate d'orignale triangulaire est ornée d'une gravure.
L’usage traditionnel de l’omoplate gravée datant de 1848 est détaillé dans un article publié récemment dans la revue universitaire Ethnohistory. Photo : Soumise par Victoria Castillo

L’omoplate d’un orignal découverte il y a près de 20 ans à Fort Selkirk, au Yukon, a récemment été présentée dans la revue universitaire Ethnohistory.

Orné d’une gravure rare, l’objet datant de 1848 recèle des informations sur les habitudes de chasse du peuple Tutchone du Nord au 19e siècle.

L’autrice de l’article, l’anthropologue Victoria Castillo, a déterré l’omoplate en 2006 avec une équipe de la Première Nation Selkirk.

Nous avons alors remarqué cette incroyable gravure, qui représente une sorte d’ongulé avec une flèche dirigée vers sa tête, relate la professeure

Roger Alfred, un aîné de la Première Nation Selkirk, a contribué à démystifier l’objet en échangeant des connaissances traditionnelles avec la professeure, qui a rapporté les détails de la conversation dans les pages d’Ethnohistory (nouvelle fenêtre) (en anglais).

Cette partie de l’animal, explique-t-il, était habituellement utilisée par les chasseurs pour appeler l’orignal.

Assis à table devant Victoria Castillo, Roger Alfred tient un os d'orignal dans sa main gauche.
Victoria Castillo est assise avec Roger Alfred, un aîné de la Première Nation Selkirk, en mai 2022. Ce dernier explique comment était utilisée l’omoplate d’orignal. Photo : Roman Zazula

Toutefois, l’aîné croit que la gravure, qui lui rappelle de l’art rupestre qu’il a vu Yukon, signifie que cette omoplate était employée par un guérisseur comme objet de divination.

Cette forme de dessin est utilisée pour appeler un animal à soi de manière spirituelle, ou par divination pour savoir où se trouve l’animal afin d’orienter les chasseurs, précise Victoria Castillo.

C’est sans aucun doute un objet unique, non seulement au Yukon, mais en Amérique du Nord, souligne-t-elle.

Selon Patrick McGinty, responsable de la gestion du patrimoine de la Première Nation Selkirk, l’omoplate d’orignal serait encore utilisée aujourd’hui.

Je sais qu’il y a des familles, incluant la mienne, qui utilisent toujours cette méthode traditionnelle pour la chasse, note-t-il.

Nous avons essayé plusieurs méthodes modernes pour appeler l’orignal mâle, et jusqu’à maintenant, je crois que c’est l’omoplate qui est la meilleure méthode.

Or M. McGinty dit n’en avoir encore jamais vu comme celle-ci. C’est la première fois que je vois une gravure ou une incision aussi imposante sur ce type d’omoplate, indique-t-il.

Avec les informations de Tori Fitzpatrick

À lire aussi :

Radio-Canada

RCI c'est le service multilingue de CBC/Radio-Canada qui permet de découvrir et surtout de comprendre et de mettre en perspective la réalité de la société canadienne, ses valeurs démocratiques et culturelles.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *