Véhicules électriques : un corridor de recharge entre Yellowknife et l’Alberta

Deux véhicules électriques sont branchés sur une borne de recharge.
Selon le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, le nombre de véhicules électriques enregistrés à travers le territoire augmenterait d’environ 40 % chaque année. (Photo : Radio-Canada/Thomas Éthier)

L’ajout récent de six bornes de recharge aux Territoires du Nord-Ouest permet, désormais, de voyager de Yellowknife jusqu’en Alberta, et vers d’autres communautés éloignées, à bord d’un véhicule entièrement électrique.

Les conducteurs de véhicules électriques peuvent voyager en toute confiance de Yellowknife, de Hay River ou de Fort Smith vers l’Alberta, a indiqué le gouvernement des T.N.-O., dans un communiqué de presse publié le 9 septembre.

Ce nouveau réseau, que le gouvernement territorial qualifie de fiable et de prêt pour l’hiver, comprend six stations offrant des bornes de recharge rapides de niveau 3, qui sont installées à Buffalo Junction, à Enterprise, à Fort Providence, à Fort Smith et à Hay River.

Près de 275 km séparent les deux bornes les plus éloignées l’une de l’autre, soit celles d’Enterprise, aux T. N.-O., et de High Level, en Alberta.

Cette mesure s’inscrit dans la Stratégie énergétique 2030 du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, qui vise notamment à réduire de 10 % par habitant les émissions de gaz à effet de serre attribuables aux véhicules routiers d’ici 2030.

En améliorant les infrastructures de recharge rapide le long des routes principales, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest s’attend à réduire certains des obstacles pratiques à l’adoption du véhicule électrique, ce qui pourrait inciter davantage de résidents à envisager l’utilisation d’un véhicule électrique tout au long de l’année, a précisé une porte-parole par courriel.

Une étude menée en 2020-2021 prévoyait que la vente annuelle de véhicules électriques pourrait représenter entre 2,9 % et 11,3 % de toutes les voitures et de tous les camions de petite taille vendus aux T.N.-O. en 2030.

De longues distances

Résidente de Yellowknife, Tania Hercun a acquis un modèle de 2020 entièrement électrique, qu’elle partage avec les membres de sa famille :Je crois que c’est le meilleur choix sur le plan environnemental.

Si elle se réjouit de la création d’un corridor de recharge pour véhicules électriques aux T.N.-O., elle n’envisage toutefois pas de voyager trop loin, parce que, dit-elle, elle serait « très nerveuse de parcourir la grande distance qui sépare les villages d’Enterprise et de High Level ».

Tania Hercun est par ailleurs coordonnatrice à la coopérative de partage de véhicules Yellowknife Car Share, qui possède deux véhicules électriques pour quelque 200 utilisateurs inscrits au service.

« Pour se déplacer à Yellowknife, la voiture électrique est une option parfaite », affirme-t-elle.

Également résident de Yellowknife, Ben Linaker a opté pour une voiture hybride, qui a une batterie électrique d’une capacité d’environ 50 km.

Soucieux de son empreinte environnementale, l’automobiliste a tout de même préféré garder l’option de l’essence pour les plus longues distances.

Aujourd’hui, j’envisagerais un véhicule 100 % électrique. La technologie est rendue fiable, affirme-t-il. Ce n’est peut-être pas parfait, mais combien de bris j’ai eus sur ma voiture à essence en roulant vers l’Alberta? Il y aura un risque, peu importe le véhicule, affirme Ben Linaker.

Le défi du climat nordique

Élément non négligeable dans le Nord canadien, par grand froid, la capacité des batteries des véhicules électriques actuelles diminuerait de 25 %.

Selon Yverick Pascal Rangon, aide-professeur au département de génie chimique de l’Université de Waterloo, les batteries des véhicules électriques ne seraient pas encore tout à fait adaptées au climat du Nord canadien.

La technologie elle-même ne pose pas de problèmes pour les scientifiques. C’est un problème de déploiement, il faut avoir les raisons économiques de le faire, affirme-t-il, en parlant des systèmes permettant de réchauffer les batteries.

Il appartient notamment aux constructeurs automobiles, dont la plupart sont aux États-Unis, d’investir dans cette technologie. On retrouve tout de même des climats froids aux États-Unis. Il pourrait bientôt y avoir un réel intérêt pour une technologie mieux adaptée, affirme Yverick Pascal Rangon.

Pour l’instant, il recommande de se limiter à de plus courtes distances lorsqu’il fait très froid.

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