Total se retire d’un important champ gazier dans le nord de la Russie

Les installations au champ gazier de Termokarstovoye, en Russie (Novatek)
Le géant français TotalEnergies a annoncé vendredi avoir vendu à l’entreprise russe Novatek sa participation de 49 % dans le champ gazier de Termokarstovoye, dans le nord du pays, deux jours après la publication de révélations embarrassantes par Le Monde.

Dans une enquête cette semaine, le quotidien français met en cause ce champ gazier, situé en Iamalie près du cercle polaire, qui aurait servi à alimenter en kérosène les avions de l’armée russe qui effectuent des bombardements en Ukraine.

Le Monde, qui se fonde sur plusieurs documents et sur une enquête de l’ONG Global Witness, dit avoir pu « retracer la chaîne d’approvisionnement qui mène du gisement de gaz de Termokarstovoye [dans le nord] jusqu’à deux bases aériennes militaires (Morozovskaïa et Malchevo) [situées dans le sud-ouest, près de l’Ukraine] abritant chacune un escadron d’avions de combat multirôle. »

Ces escadrons auraient servi à bombarder la population civile ukrainienne, notamment à Marioupol, selon Human Rights Watch et Amnistie internationale.

Le géant français de l’énergie nie toutefois ces allégations.

Dans un communiqué, Total affirme que tous les condensats issus des activités de ses filiales en Russie sont livrés au complexe industriel d’Ust-Luga, dans la région de Leningrad. « Ce complexe industriel d’Ust-Luga fabrique une série de produits, dont du kérosène qui est exclusivement exporté hors de Russie et ce jet fuel n’a pas les certificats nécessaires pour être vendu sur le marché russe. »

Une cession d’actifs déjà planifiée, dit Total

Malgré tout, Total vend sa participation dans le champ de Termokarstovoye, un processus entamé il y a plusieurs semaines déjà, soutient l’entreprise.

« Le 18 juillet 2022, TotalEnergies et Novatek se sont accordés en vue de la cession par TotalEnergies de la participation de 49 % dans la société Terneftegaz qui exploite le champ de gaz et de condensats de Termokarstovoye en Russie », peut-on lire dans un communiqué de l’entreprise.

« Le 25 août 2022, les autorités russes ont donné leur accord à ce projet de cession, ce qui a permis à TotalEnergies et à Novatek de signer ce 26 août 2022 l’accord définitif de vente de la participation de 49 % dans Terneftegaz. »

Des élus français ainsi que le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, ont demandé à Total de fournir des explications concernant les liens possibles entre ses activités en Russie et la guerre en Ukraine. Certains exigent son retrait de Russie.

Total dit réaffirmer « sa condamnation la plus ferme de l’agression militaire de l’Ukraine par la Russie » et soutient qu’elle « assurerait le strict respect des sanctions européennes, actuelles et futures, quelles que soient les conséquences pour la gestion de ses actifs en Russie. »

Toutefois, Total participe encore à d’importants projets de gaz naturel liquéfié en Russie, comme Yamal LNG et Artic LNG 2, tous deux situés dans l’Arctique.

L’entreprise détient aussi 19,4 % du capital de Novatek, le deuxième producteur de gaz naturel russe.

Les multinationales Shell et BP ont quant à elles cédé tous leurs actifs dans le pays; Total a été critiquée pour ne pas l’avoir fait également.

Néanmoins, le groupe français avait cédé le mois dernier sa participation de 20 % dans le projet pétrolier Kharyaga, situé en Nénétsie, à l’entreprise russe Zarubezhneft.

Avec les informations du Monde et de Reuters

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