L’Association des francophones du Nunavut veut des états généraux de la francophonie

La 44e AGA a rassemblé presque 40 membres, mercredi soir. Ils ont élu trois membres du conseil d’administration (CA) et pris connaissance des états financiers de l’Association ainsi que des bilans et des plans d’avenir de l’organisme.
Marc-André Caron et Elizabeth Mbowou ont été élus à l’unanimité comme administrateurs. David Abernethy, dont le mandat s’est terminé, a aussi été réélu.
De plus, Goump Djalogue, qui a servi pendant cinq ans à la présidence, continue son mandat, de même que Safiatou Traoré (secrétaire) et Marc-Antoine Guay (administrateur), qui conservent leur rôle respectif au sein du CA.

Le président s’est d’ailleurs félicité que cette rencontre ait suscité une bonne participation de la part des membres.
Quand les gens participent, ça veut dire qu’ils comprennent les enjeux et les orientations, s’est-il réjoui.
Un bilan et plusieurs projets
Le directeur général de l’AFN, Christian Ouaka, a évoqué la possibilité de tenir des états généraux du fait français sur le territoire et d’organiser des consultations communautaires pour connaître les souhaits de la communauté pour la francophonie.

Il a aussi indiqué que l’Association a rédigé huit rapports dans la dernière année, autant sur la situation des femmes que sur la question des familles francophones ou celle du logement.
Le directeur général a aussi rappelé que l’AFN a comparu devant le Sénat du Canada pour offrir un témoignage sur l’offre de services de Radio-Canada. Il a aussi mentionné aussi qu’un projet est en cours pour collaborer avec l’organisme Nunavut Tunngavik inc. (NTI).
Une membre a félicité l’Association des francophones du Nunavut des discussions entamées avec NTI.
C’est un tour de force et ça témoigne de la ténacité de l’équipe en place, estime-t-elle.
Un projet pilote pour un Centre de navigation des services en français est en cours afin de centraliser l’offre pour les francophones.
À terme, le directeur général souhaite obtenir du financement fédéral et territorial pour développer le projet.
Un assainissement des finances
La situation financière de l’AFN s’est beaucoup améliorée en 2025, estime le trésorier, Cheick Cissé.
La location de la salle de l’AFN à Élections Canada a contribué à une hausse dans les actifs, mais M. Cissé a rappelé qu’il s’agit d’une contribution exceptionnelle, puisque les élections n’ont pas lieu toutes les années.
L’actif net pour l’exercice financier est de 2,15 millions de dollars pour l’AFN, et l’organisme a vu un surplus de 550 704 $ au 31 mars 2024.
On a fait une gestion serrée parce que l’année passée, on a fait un déficit, a fait valoir le président du CA.
Des rénovations au Franco-Centre ont coûté plus cher que prévu à l’organisme l’an dernier.
Le théâtre Uiviit est mort, vive le théâtre Uiviit!
Comme l’expression consacrée qui exprime la continuité de l’activité d’un monarque et qui va ainsi : Le roi est mort, vive le roi!, le Théâtre Uiviit (francophone, en inuktitut) a connu un sort similaire lors de l’Assemblée générale annuelle.
La dissolution du Théâtre Uiviit en tant qu’OBNL pour être intégrée au sein de l’AFN a généré beaucoup de discussions.
Le théâtre était géré uniquement par des bénévoles depuis sa création, en 2014.

Les activités du théâtre se poursuivront désormais en tant que « bras artistique, et par extension l’entité artistique, littéraire et culturelle » de l’AFN.
Les membres ont notamment exprimé vivre un « deuil » de la fin de l’indépendance du théâtre.
Néanmoins, le vice-président et membre du CA sortant, François Ouellette, a dit qu’il faut y voir l’occasion d’offrir davantage d’art et de culture à la communauté franco-nunavummiute.
Par ailleurs, l’Association de la francophonie du Nunavut a invité ses membres à s’impliquer lors des élections territoriales en cours en faisant valoir les demandes propres à la francophonie auprès des candidats.
Nous voulons leur présenter déjà les enjeux que nous vivons, afin qu’ils les portent au niveau de l’Assemblée, a mentionné M. Djalogue.
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