Un organisme pour femmes inuit déplore un manque d’aide d’Ottawa pour les refuges du Nord

Le présidente de l’organisme national pour femmes inuit Pauktuutit, Rebecca Kudloo, demande à Ottawa d’investir 20 millions de dollars pour ouvrir cinq refuges et des logements de transition dans les régions inuit du pays ainsi qu’à Ottawa. (Radio-Canada)
Le récent financement fédéral destiné à des refuges autochtones exclut les femmes et les enfants inuit en situation de violence, affirme la présidente de l’organisme pour femmes inuit Pauktuutit, Rebecca Kudloo.

« L’annonce de la semaine dernière est profondément décevante pour les femmes inuit dont les mères, les filles, les petits‐enfants et les amies ont été portées disparues ou assassinées et qui vivent dans la crainte et la dévastation découlant des taux les plus élevés de violence familiale au Canada, a dit Rebecca Kudloo », dans un communiqué de presse.

Vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé une aide supplémentaire de 650 millions de dollars pour les communautés autochtones du pays afin qu’elles soient mieux outillées pour faire face à une éventuelle deuxième vague de la pandémie de COVID-19.

De cette somme, 44,8 millions de dollars doivent servir à financer 12 nouveaux refuges pour femmes et enfants victimes de violences dans les communautés autochtones. Deux d’entre eux seront construits dans un des territoires du Nord, mais le gouvernement n’a pas encore annoncé quelles communautés avaient été retenues.

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé une enveloppe de 650 millions destinée aux Autochtones du pays, vendredi. (Sean Kilpatrick/La Presse Canadienne)
Des femmes inuit plus à risque d’être victimes de violence

Le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) recommandait la mise sur pied de refuges pour femmes dans toutes les communautés inuit au pays et dans les centres urbains ayant une grande population inuit.

Or, à l’heure actuelle, l’organisme Pauktuutit affirme que 37 des 51 communautés inuit du Nord ne disposent pas de refuges destinés à des femmes et à des filles inuit qui fuient des situations de violence.

Au mois de janvier, une étude (en anglais) menée par l’Université du Manitoba et l’association Pauktuutit concluait qu’une femme du Nunavut, un territoire où environ 85 % de la population est inuit, courait 13 fois plus de risques de subir des violences que la moyenne des Canadiennes.

« En 2015, le premier ministre Trudeau s’est engagé à assurer l’égalité de toutes les femmes au Canada. Cela doit inclure les femmes inuit. »Rebecca Kudloo, présidente de l'organisme pour femmes inuit Pauktuutit

Rebecca Kudloo exhorte le gouvernement fédéral à investir 20 millions de dollars supplémentaires pour ouvrir cinq refuges et des logements de transition dans les régions inuit du pays ainsi qu’à Ottawa, l’une des villes du sud du pays où la population inuit est la plus importante.

Le rapport final de l’ENFFADA aura un an mercredi. Le ministère des Relations Couronne-Autochtones devait préparer un plan d’action pour donner suite aux recommandations émises au terme de l’enquête nationale, mais le gouvernement fédéral a annoncé que la COVID-19 avait ralenti ses travaux et qu’il ne serait pas en mesure de le rendre public.

Radio-Canada

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