Yellowknife présente ses prédictions démographiques pour 2050

D’ici la fin de 2050, la ville de Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest, pourrait compter entre 1200 et 4800 nouveaux résidents, selon une récente étude dont les résultats ont été publiés en septembre sur son site web.
Le rapport réalisé par la firme Stantec servira à l’élaboration du prochain plan de développement communautaire de Yellowknife, dont une première ébauche pourrait être présentée au public durant l’été 2026.
Ce dernier présente trois scénarios de croissance (faible, modérée et élevée).
Ses projections ont été établies à partir des tendances démographiques des dernières décennies et d’une analyse des facteurs susceptibles d’avoir un impact sur la croissance de la population au cours des 25 prochaines années.
Selon Zoe Morrisson, planificatrice communautaire à Stantec, le scénario d’une croissance modérée offrirait l’estimation la plus raisonnable pour les besoins de planifications de la Municipalité.
Basé sur la croissance des 10 dernières années, ce scénario projette une augmentation de 2800 résidents d’ici 2050.
Cette hausse dépend d’une croissance modérée du tourisme, des secteurs minier et militaire, et du développement des infrastructures.
Malgré le vieillissement, la population restera probablement jeune, avec une proportion de résidents en âge de travailler plus élevée que la moyenne nationale, a précisé Zoe Morrisson lors d’une présentation devant le conseil municipal en septembre.
Selon le maire de Yellowknife, Ben Hendricksen, la Municipalité doit se préparer pour le scénario le plus optimiste, qui prévoit que, dans les meilleures conditions, la population augmentera de près de 4800 personnes.
Si nous sommes prêts pour la croissance la plus rapide et la plus importante qui soit, nous serons prêts pour tous les autres scénarios et pourrons favoriser la croissance, plutôt que de la freiner par manque de planification, souligne-t-il.
« Étant donné notre emplacement stratégique dans le Nord, notre collaboration avec nos collègues du Yukon et du Nunavut, les projets annoncés par le ministère de la Défense nationale et le potentiel minier que recèle toujours le Nord, je ne peux qu’être optimiste », ajoute le maire.
Des projets porteurs d’espoir
S’ils se concrétisent, certains projets nationaux d’envergure prévus aux T.N.-O. pourraient influencer de manière importante la croissance démographique de la ville.
Le rapport mentionne, entre autres, l’accroissement de la présence militaire à Yellowknife avec les récents investissements annoncés par le gouvernement fédéral pour le Nord.
On y cite également la construction annoncée du Corridor de sécurité dans l’Arctique, qui vise notamment à améliorer l’accès à la province géologique des Esclaves, une région riche en minéraux critiques.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale en minerais critiques, comme le lithium, est appelée à doubler d’ici 2040.
Cependant, la fermeture prochaine des mines de diamant, soit d’ici 2030, entraînera une perte importante de revenu et d’emplois à travers le territoire.
Karen Costello, directrice générale de la Chambre des mines des T.N.-O. et du Nunavut, affirme que l’expertise développée dans les mines de diamants pourrait représenter un atout important pour Yellowknife.

Yellowknife dispose désormais d’une très vaste main-d’œuvre formée aux T.N.-O., dont les compétences pourraient être transférées vers les projets d’extraction de minéraux critiques, et même dans certains projets miniers du Nunavut, précise-t-elle.
Toutefois, Karen Costello estime qu’il est peu probable que les projets miniers du territoire compensent le volume d’emplois créés par les mines de diamant.
Des logements à construire
Par ailleurs, le rapport mentionne également plusieurs besoins à combler.
Les besoins en matière de logements et de terrains résidentiels, commerciaux et industriels occupent une place importante dans le document.

Aux yeux de François Afane, directeur général du Conseil de développement économique des T.N.-O. (CDETNO), en raison de la pénurie de logements, Yellowknife se dirige présentement vers le scénario de croissance le plus pessimiste, soit une faible augmentation de la population.
Ce qui nous fait stagner pour l’instant, c’est le manque de logements et le coût de la vie. Tant que les solutions pratiques ne sont pas mises en place pour [faire face à] ces défis, on s’aligne beaucoup plus vers le scénario le plus pessimiste, déclare-t-il.
« La disponibilité de terrains commerciaux serait un autre problème de taille fréquemment pointé du doigt par la communauté d’affaires », selon François Afane.
Il faudrait que le gouvernement territorial, la Municipalité, le gouvernement fédéral et les gouvernements autochtones arrivent à s’entendre et à rendre les terrains disponibles. Alors, les investisseurs vont investir. L’accès aux terrains, c’est primordial, conclut-il.
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