Postes Canada, une « bouée de sauvetage » pour les communautés autochtones éloignées

Un résident d'Iqaluit s'apprête à entrer dans le bureau de poste.
Pour les 25 communautés du Nunavut, Postes Canada est leur seul service postal. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada/Matisse Harvey

Les membres des communautés autochtones éloignées qui dépendent de Postes Canada pour leurs besoins essentiels affirment qu’ils sont les plus durement touchés lorsque des conflits de travail perturbent les services.

L’organisation nationale de défense des Inuit, Inuit Tapiriit Kanatami, a appelé à une résolution rapide de la grève qui a débuté la semaine dernière, afin de limiter les conséquences disproportionnées auxquelles font face les Inuit, selon un message publié sur les réseaux sociaux.

Postes Canada est une bouée de sauvetage pour chacune des quatre régions de l’Inuit Nunangat.

Le syndicat représentant les travailleurs postaux du Canada a déclenché une grève nationale jeudi dernier, quelques heures après que le gouvernement fédéral eut annoncé des réformes majeures de Postes Canada, permettant à la société d’État de mettre fin à la livraison à domicile et de fermer certains bureaux de poste ruraux.

Vendredi, Postes Canada a présenté une nouvelle offre au Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes. Un communiqué publié sur le site web du syndicat indique que les négociateurs examineront l’offre et la transmettront aux membres dès que possible.

Alaana Sowdluapik, une Inuk originaire de Pangnirtung, au Nunavut, a indiqué que les 25 communautés du Nunavut sont touchées par la grève, Postes Canada étant leur seul service postal.

Nous dépendons énormément de Postes Canada pour recevoir nos articles essentiels, comme les chèques, les médicaments sur ordonnance, les pièces de véhicule et des pièces d’identité comme les passeports et les permis de conduire, a expliqué Mme Sowdluapik. On ne peut pas simplement aller dans une quincaillerie pour trouver des pièces de véhicule; on est obligés de les commander en ligne.

À l’approche de l’hiver et de Noël, Alaana Sowdluapik a déjà constaté une baisse des stocks dans les magasins, alors que la grève n’en est qu’à sa deuxième semaine.

Elle a expliqué que certains articles sont plus difficiles à trouver et beaucoup plus chers dans le Nord qu’en ligne.

Mme Sowdluapik a aussi mentionné que la grève a des répercussions sur les petites entreprises qui sont détenues par des Inuit, car elles dépendent de Postes Canada pour l’expédition de leurs produits.

Colis bloqué à Thompson

Janice Muswagon, de la Nation crie Norway House, à environ 900 kilomètres au nord de Winnipeg, a fait savoir que Thompson, au Manitoba, est l’entrepôt le plus proche pour les transporteurs tels que FedEx et UPS, où Postes Canada récupère ensuite les colis et les livre à Norway House.

Beaucoup d’entre nous ne peuvent pas quitter la ville. Tout le monde dans la communauté n’a pas un véhicule qui lui permet de sortir de la ville à tout moment pour faire ses achats de Noël ou aller acheter des choses, a expliqué Mme Muswagon.

Il n’y a pas de vols ni de navettes de bus entre Norway House et Thompson, qui se trouve à 300 kilomètres par la route. Et même si Janice Muswagon pouvait se rendre à l’entrepôt, Postes Canada ne distribue aucun colis tant que la grève n’est pas terminée.

Tout est dans les limbes, a déploré Mme Muswagon, y compris l’iPad qu’elle a acheté pour l’anniversaire de son petit-fils et dont elle suivait l’expédition jusqu’à la grève.

Janice Muswagon a précisé que même avec les taxes et les frais d’expédition, l’iPad qu’elle a commandé coûte toujours moins de la moitié de ce qu’elle aurait payé en l’achetant dans le Nord.

D’après un texte de Candace Maracle, de CBC Indigenous

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