Les dents de phoques révèlent que les écosystèmes de l’océan Arctique se transforment depuis les années 1950
Des recherches internationales menées par des océanologues de l’Université de Liverpool indiquent que les réseaux alimentaires de la mer de Barents sont affectés par le changement climatique depuis au moins les années 1950.
L’étude à laquelle des scientifiques de l’Institut de recherche marine en Norvège ont aussi participé s’est appuyée sur l’analyse d’archives de dents de phoques du Groenland qui remontent jusqu’aux années 1950. Le document publié dans la revue Global Change Biology explique que les dents des phoques sont comme les anneaux d’un arbre, composés de couches qui se déposent chaque année permettant de déterminer l’âge d’un spécimen.
Pour mener à bien leurs recherches, les experts se sont également basés sur des informations relatives aux schémas de migration des phoques afin de comprendre comment les écosystèmes arctiques réagissent au changement climatique.
Les phoques du Groenland sont des prédateurs qui dépendent de la glace pour survivre. Leur présence est d’ailleurs considérée comme un indicateur de la santé d’un écosystème. Les analyses des couches de dents couches ont permis de reconstituer chronologiquement les principales propriétés de l’écosystème marin arctique depuis les années 1950.
Les résultats suggèrent que l’écosystème de la mer de Barents a été affecté par les activités anthropiques pendant au moins 60 ans, au-delà de la période accessible à partir des satellites et des observations océanographiques directes.
« Les biomarqueurs sont des outils puissants pour l’analyse du réseau alimentaire », a expliqué Camille de la Vega, chercheure à l’Université de Liverpool. « Le fait de pouvoir reconstruire les propriétés du réseau alimentaire à l’aide d’archives de dents de phoques a permis de mieux comprendre comment les écosystèmes réagissent à des échelles de temps insondables par les observations directes.
Les experts ont ajouté que ces résultats « soulignent la connectivité entre l’Arctique et d’autres bassins océaniques. « Nous devons par conséquent regarder au-delà des régions océaniques spécifiques lorsque nous considérons l’impact du changement climatique sur les écosystèmes marins. »