Un livre pour raconter l’histoire des Autochtones sans statut du Yukon

L’association représentant les Autochtones sans statut du Yukon a publié un livre qui retrace son histoire et qui explore les conséquences de la Loi sur les Indiens sur la vie des habitants du territoire. L’ouvrage met en lumière l’incidence des désignations « Indien inscrit » et « non inscrit ».
Le terme »Indien non inscrit » s’applique habituellement aux personnes qui se déclarent Indiens, mais qui ne sont pas admissibles à l’inscription au Registre des Indiens en vertu de la Loi sur les Indiens, indique le site Internet du gouvernement canadien.
Le nouveau livre It’s Time to Tell Our Story: A History of the Yukon Association of Non-Status Indians (Il est temps de raconter notre vécu : l’histoire de l’Association des Indiens non inscrits du Yukon) a été lancé la semaine dernière.
De nombreux aînés sont encore en vie [et ils] ont des histoires à raconter, dit Bill Webber, président de la Yukon Association of Non-Status Indians (YANSI).
Le gouvernement d’Alexander Mackenzie a promulgué en 1876 la Loi sur les Indiens, qui détermine légalement qui est autochtone et qui ne l’est pas. Elle stipule par exemple que si une femme autochtone est mariée à un non-Autochtone, leurs enfants ont automatiquement le statut de non inscrits, et ils sont donc exclus des droits de cette loi.
YANSI a ainsi été créé pour les Autochtones qui n’étaient pas représentés par la Loi sur les Indiens et qui en étaient exclus, bien qu’ils aient une forte culture autochtone, précise son président.
Recueillir plus de 50 témoignages
Grâce à ce livre, les lecteurs, surtout les plus jeunes, peuvent désormais en apprendre davantage sur l’histoire de l’Association, explique Susan Power, de la Première Nation Selkirk (clan Crow).
Elle ajoute qu’il recueille les témoignages de plus de 50 aînés, collectés pendant 3 ans.
De l’avis de Shirlee Frost, dont les parents étaient très impliqués dans l’Association, « il est grand temps que le Yukon, les habitants du Yukon, les personnes sans statut racontent leur histoire, ainsi que le processus de revendication et notre participation à celui-ci ».
La vice-présidente de YANSI, Margaret Commodore, avance pour sa part que de ne pas avoir de statut est difficile.
Ce n’est pas facile quand on ne peut pas vivre sur sa propre réserve, quand on n’a pas droit à des bourses pour reprendre ses études. […] On ne pouvait pas être enterré dans sa réserve, se souvient-elle.
L’association a distribué 500 exemplaires du livre à ses membres et à leurs familles. D’autres seront offerts aux écoles, aux édifices gouvernementaux et aux bibliothèques du territoire.
Elle étudie aussi la possibilité de créer une version numérique qui contiendrait des témoignages enregistrés.
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