L’office d’évaluation environnementale approuve un projet minier à Whitehorse

Un amoncellement de gravier, près de Whitehorse, au Yukon.
Une zone de la ceinture de cuivre de Whitehorse située à proximité des sites de forage de l’entreprise minière Gladiator Metals, au Yukon. (Photo : CBC/Leslie Amminson)

L’Office d’évaluation environnementale et socioéconomique du Yukon (YESAB) recommande d’autoriser la compagnie minière Gladiator Metals à étendre son activité d’extraction de cuivre près de Whitehorse. Il propose néanmoins 24 conditions en tout pour encadrer ce projet qui a suscité de nombreuses réactions dans la communauté.

La minière britanno-colombienne fore dans le secteur depuis avril 2023 et veut lancer un programme d’exploration pour 159 claims miniers.

Pour cela, elle sollicite un permis de type 3, ce qui lui permettrait d’étendre ses activités, dont la majeure partie est située dans la zone municipale, au cours des cinq prochaines années.

L’entreprise dit vouloir construire 5 kilomètres de nouvelles routes et 20 kilomètres de sentiers pour accéder au futur site. Elle assure qu’elle n’utilisera pas d’hélicoptères, de drones ou d’avions dans le cadre de ses opérations et n’utilisera pas les routes du voisinage.

Un projet controversé

Plus de 100 commentaires ont été déposés à l’YESAB dans le cadre de cette évaluation environnementale, dont beaucoup provenaient d’opposants au projet.

Certains craignaient notamment la trop grande proximité avec les quartiers résidentiels et les conséquences possibles sur la faune, les sentiers et l’eau des puits.

Des personnes avec des pancartes devant le Palais de justice de Whitehorse, en août 2023.
Les résidents de Cowley Creek, un quartier situé près du site de la mine Gladiator, ont manifesté à plusieurs reprises contre les activités d’exploration de la mine, comme ici devant le palais de justice de Whitehorse, en août 2023. (Photo : Ethan Lang/CBC)

Laura Cabott, ancienne mairesse de Whitehorse et résidente de Cowley Creek, fait partie des sceptiques.

Elle affirme qu’elle soutient les projets de développement, mais qu’elle est aussi « très inquiète que plusieurs des activités suggérées dans ce projet aient des conséquences irréversibles ou difficiles à atténuer ».

D’autres habitants ont exprimé leur soutien au projet en vantant ses bienfaits économiques pour la ville.

Le géologue Tyrell Sutherland explique par exemple que la proximité du site avec Whitehorse offre un avantage rare et puissant à l’industrie locale.

Des conditions et des recommandations

En juillet, des Premières Nations avaient proposé à l’YESAB leurs conditions visant la protection de l’environnement.

La Première Nation Kwanlin Dün suggérait d’interrompre les travaux si des caribous sont repérés à moins de 1 kilomètre d’un chantier. Le Conseil Ta’an Kwäch’än demandait, quant à lui, que les travaux soient reportés de 30 à 60 mètres des cours d’eau supérieurs à Chasàn Chùa. Pour sa part, la Première Nation Carcross-Tagish s’opposait au projet.

En considération de ces recommandations, l’agence propose par exemple d’imposer à Gladiator Metals de tenir des registres fauniques et de les transmettre annuellement aux trois Premières Nations concernées. Elle préconise aussi de limiter les travaux entre octobre et avril dans certaines zones d’hivernage des caribous.

Sur un autre registre, le rapport demande la création d’un système de plaintes efficace et l’installation de panneaux pour expliquer aux riverains comment soumettre un grief contre le projet.

L'affiche de l'Office d'évaluation environnementale et socioéconomique du Yukon.
L’Office d’évaluation environnementale et socioéconomique du Yukon propose 24 conditions pour le projet minier Gladiator. (Photo : Radio-Canada/Alexandra Byers)

La compagnie minière devra aussi arrêter ces travaux dans certaines zones autour du complexe Mount MacIntyre durant la saison de ski nordique.

Enfin, les résultats d’analyse de l’eau des puits devront aussi être rendus publics, et l’entreprise devra inspecter les puits privés des résidents qui en font la demande.

Le rapport de l’YESAB prend maintenant la direction du gouvernement yukonnais et de l’Office des eaux du Yukon. Ces derniers pourront approuver, rejeter ou modifier les recommandations de l’agence environnementale.

Avec les informations d’Andrew Hynes

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