Élections au Yukon : l’éducation au cœur des priorités d’organismes francophones

La campagne électorale s’achève au Yukon. Les électeurs sont attendus lundi dans les bureaux de scrutin. Au cours du dernier mois, des organisations francophones ont établi leurs listes de priorités, sondé les candidats des trois partis en lice et placé l’éducation au cœur de leurs revendications.
Je dirais que tous les partis sont ouverts et engagés à avoir des rencontres avec nous, mais on est toujours vigilants, explique Yannick Klein, le directeur adjoint de l’Association franco-yukonnaise (AFY). On est content d’entendre que tout le monde va vouloir continuer à travailler avec nous. Maintenant, on va voir dans les faits.
Cap sur le postsecondaire francophone
Son organisation a produit une liste d’enjeux chers à la communauté francophone. On y évoque le financement des organismes de langue française, l’immigration, mais surtout l’éducation.
L’AFY enjoint notamment aux candidats de soutenir la création d’une offre postsecondaire francophone au Yukon.
Devant la difficulté de s’associer avec l’Université du Yukon sur cette initiative, Yannick Klein dit avoir opéré un changement de direction
en privilégiant un projet panterritorial avec les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut.
L’idée c’est d’offrir une offre de postsecondaire en français avec les trois territoires, précise-t-il.
Sa vision est appuyée par la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) et son président, Jean-Sébastien Blais : « Il est logique de continuer d’appuyer [les élèves] après leur diplôme au CSSC Mercier ou dans d’autres écoles s’ils veulent avoir une formation professionnelle qui cadre avec les besoins du marché de l’emploi. »
On est heureux de voir un accroissement des diplômés à Mercier, les cohortes augmentent. Mais le passage au postsecondaire en français est inexistant au Yukon, donc c’est un peu un paradoxe.
« L’association qui représente les francophones du territoire veut aussi une refonte de la Loi sur l’université du Yukon pour permettre de proposer une offre [postsecondaire] indépendante », explique Yannick Klein.

Financement viable et équivalence réelle
Par ailleurs, la CSFY a aussi interpellé les candidats durant la campagne, en listant cinq priorités.
En 2025, la CSFY ne reçoit pas les ressources financières nécessaires pour offrir à ses élèves des services comparables à ceux disponibles dans les écoles anglophones, peut-on lire dans le document que l’organisation a préparé pour cette élection.
Pour Jean-Sébastien Blais, la formule de financement de la commission scolaire doit notamment être totalement revue pour prendre en compte « l’accroissement du coût de la vie et des différents services ».
Le président du conseil d’administration note que cet enjeu est commun avec la Commission scolaire des Premières Nations du Yukon.
Les deux organisations ont d’ailleurs tenu une conférence de presse commune pour « clarifier le sujet de la forme de financement », souligne Jean-Sébastien Blais.
Ils demandent aussi une réforme de la Loi sur l’éducation du Yukon.
La législation date de 1990 et « ne répond plus aux réalités éducatives du 21e siècle » d’après la CSFY.
En deuxième position dans cette liste des priorités, la commission alerte le prochain gouvernement sur un imbroglio entre le Centre scolaire secondaire communautaire Paul-Émile-Mercier et l’école secondaire voisine F.H. Collins.
Jean-Sébastien Blais note que, dans l’entente conclue avec le gouvernement en 2020, les élèves du CSSC Mercier auraient accès aux installations pour la formation aux métiers techniques de F.H. Collins.
Après presque cinq ans, ce n’est pas encore arrivé, déplore-t-il. Aujourd’hui, on veut pleinement mettre en œuvre l’entente de règlement de 2020 en nous donnant accès, dans la mesure de nos besoins, à l’aile technique.
À lire aussi :
