Le Nunavik a reculé l’heure une dernière fois

Inukshuk à Kuujjuaq.
Après avoir aboli le changement d’heure, le Nunavik se trouvera dans un fuseau horaire différent du reste du Québec pour une partie de l’année. (Photo d’archives : Radio-Canada/Eilís Quinn)

Les résidents du Nunavik ont reculé l’heure pour une toute dernière fois en novembre. Au printemps prochain, les aiguilles seront avancées de façon définitive, abolissant du même coup le changement d’heure saisonnier dans cette région du nord du Québec.

L’abolition du changement d’heure n’est pas prévue pour l’instant dans le reste de la province.

Plus tôt, cette année, Makivvik, l’organisme qui représente les Inuit du Nunavik, a sondé la population pour connaître son opinion sur l’élimination du changement d’heure dans sa région.

Cette pratique implantée pour économiser de l’énergie et prolonger les heures d’ensoleillement durant l’été a soulevé des doutes quant à sa pertinence et ses impacts actuels dans la région, a déclaré Makivvik dans un message publié sur Facebook en janvier.

Certains Nunavimmiut se disent toutefois inquiets des effets possibles de ce changement, puisqu’ils seront parfois dans un fuseau horaire différent du reste de la province.

Jeannie Louisa Tuumasi, qui a grandi à Kangirsuk, souligne le désir de certains Nunavimmiuts de pouvoir déterminer leur fuseau horaire, et, pour une fois, ne pas suivre un système occidental.

Or, effectuant fréquemment des voyages, elle s’inquiète des problèmes logistiques.

Jeannie Louisa Tuumasi.
Jeannie Louisa Tuumasi a grandi à Kangirsuk, mais habite aujourd’hui à Montréal. Elle souligne que plusieurs personnes voyagent à partir de cette région pour le travail et qu’une différence de fuseaux horaires avec le reste du Québec pourrait créer de la confusion. (Photo : Jeannie Louisa Tuumasi)

Si nous ne suivons pas les saisons du “retour à l’heure d’hiver“ ou du “passage à l’heure d’été“, il y aura un conflit d’horaire pour nous, dit-elle.

D’autres communautés au Canada vivent dans un fuseau horaire différent du reste de leur province ou territoire. Ainsi, la communauté de Coral Harbor, au Nunavut, ne change plus l’heure.

En hiver, les résidents passent au fuseau horaire de la région Qikiqtaaluk, qui est à l’heure de l’Est. En été, ils se joignent à leurs voisins de la région Kivalliq, à l’heure normale du Centre.

Selon le maire Patterk Nester, la plupart des membres de la communauté aiment ce système. Il y a de la clarté plus longtemps en soirée, ce qui est particulièrement important pour les enfants qui rentrent de l’école.

Patterk Nester, maire de Coral Harbour, au Nunavut.
La maire de Coral Harbour, Patterk Nester, qu’on voit ici en 2020, affirme que sa communauté est heureuse de vaquer à ses propres activités dans son fuseau horaire. (Photo : Radio-Canada/Travis Burke)

Patterk Nester mentionne certains défis logistiques, comme les horaires des vols et les rencontres avec d’autres communautés. Avec un peu de planification, les effets sont toutefois minimes, selon lui.

Le reste du monde a changé d’heure. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent, nous, nous ferons ce que nous voulons faire. Ces choses-là ne nous influencent pas, déclare le maire.

Les Québécois sondés

Le ministre de la Justice du Québec a lancé un sondage en 2024 pour recueillir les propos de la population sur le changement d’heure.

Selon les résultats du sondage, 91 % des 214 000 répondants ont dit être contre le changement d’heure, et près des trois quarts se sont dits favorables à l’idée de rester sur l’heure avancée toute l’année.

L’Ontario a adopté une loi en 2020 pour instaurer l’heure avancée permanente, mais seulement si le Québec et l’État de New York font de même.

Le ministère de la Justice du Québec a indiqué être toujours en train d’examiner les résultats des consultations publiques de 2024.

Avec les informations de Samuel Wat

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