Yellowknife recense les personnes en situation d’itinérance
Le quatrième dénombrement ponctuel des personnes en situation d’itinérance à Yellowknife a eu lieu cette semaine afin de dresser un portrait de la situation dans la capitale et de déterminer les besoins des plus vulnérables.
Dans la soirée du 9 octobre et la matinée du 10 octobre, 18 bénévoles de divers organismes à but non lucratif ont visité plusieurs lieux, comme les refuges pour itinérants, les refuges de jour et les centres pour femmes.
L’état des lieux par cette équipe s’est inscrit dans le programme fédéral Tout le monde compte qui consiste à estimer le nombre de personnes en situation d’itinérance au cours d’une période donnée.
Un sondage est aussi rempli avec l’aide de bénévoles. À Yellowknife, le dernier dénombrement remonte à 2021.
Selon le spécialiste en itinérance à la Ville de Yellowknife, Dan Ritchie, le sondage permet de faire la lumière sur les réalités vécues par les gens.
Cela nous a permis d’apprendre d’où viennent ces gens, leurs expériences […], le genre de barrières auxquelles ils font face par rapport au logement, explique-t-il.
Une analyse permettant de dénombrer le nombre de personnes en situation d’itinérance sera faite et un rapport sera préparé et rendu public en 2025.
M. Ritchie n’a pas pu divulguer le nombre de sondages effectués, mais a confirmé que plus de 400 copies ont été imprimées. En 2021, 312 personnes avaient été recensées comme se trouvant en situation d’itinérance à Yellowknife.
Dénombrer les jeunes aussi
L’un des défis est de couvrir l’ensemble de la ville en peu de temps, indique Dan Ritchie.
Il y avait des équipes en banlieue, d’autres équipes au centre-ville.
Les écoles secondaires, les centres jeunesse et les parcs faisaient partie aussi des lieux visités. Traci Mercer, une bénévole, a dirigé l’équipe responsable de recenser les jeunes en situation d’itinérance.
Dans les écoles, le personnel enseignant peut identifier les jeunes qui n’ont pas de logement permanent, dit Traci Mercer. Le plus frappant pour elle, ce sont leurs témoignages, des histoires tristes sur les raisons qui expliquent leur situation.
Il y a beaucoup de consommation de substances, [des problèmes] de santé mentale, dit-elle.
« Ce qui m’a le plus marquée, dans les écoles, ce sont ces jeunes sans-abri qui dorment sur des divans, qui n’ont nulle part où manger régulièrement des repas décents. Et pourtant, ils viennent à l’école et font du mieux qu’ils peuvent. »
Malgré tout, aucun jeune n’a refusé de participer au sondage.
Ils étaient très ouverts. […] Quand on leur expliquait que ça pourrait accroître l’aide que nous espérons recevoir du gouvernement fédéral, ils ont tous voulu participer, car ils voient qu’il y a des besoins, ajoute-t-elle.
Un environnement sécuritaire
Les questions du sondage ont été revues et adaptées pour Yellowknife par un comité, note Dan Ritchie.
Lors du sondage en 2021, les participants ont répondu à plusieurs questions variées portant entre autres sur leur âge, l’âge qu’ils avaient quand ils se sont retrouvés sans-abri pour la première fois, d’où ils viennent et pourquoi ils sont à Yellowknife.
Parmi les questions du sondage, certaines portaient sur leur état de santé et sur les raisons pour lesquelles ils ont perdu leur dernier logement.
Dan Ritchie dit que la ville a instauré un environnement sécuritaire et culturellement adapté pour les entretiens. Un conseiller ainsi qu’un interprète en langue Tłı̨chǫ ont accompagné les bénévoles tout au long du processus.
On avait aussi des gens qui ont de l’expérience dans la communauté, qui comprennent les expériences vécues par les gens en situation d’itinérance. On a reçu beaucoup d’appui, dit Dan Ritchie.
Traci Mercer espère que les données qui ressortiront de cet exercice démontreront aux autorités l’ampleur des besoins à Yellowknife.
Tous ceux qui ont participé étaient heureux d’être entendus. Je leur disais : « Si tu participes au sondage, c’est une façon de te faire entendre. On a besoin de t’entendre. »
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