Les infirmières du Nunavik doivent revenir au travail, tranche le tribunal

Le village de Puvirnituq, au Nunavik (Sarah Bergeron)

Les professionnelles en soins, qui travaillent sur la côte de la baie d’Hudson, avaient déclenché un arrêt de travail spontané jeudi soir pour dénoncer le manque criant de personnel et l’inaction des autorités.

Le Tribunal administratif du travail (TAT) a ordonné vendredi un retour au travail immédiat.

Leur employeur, le Centre de santé et services sociaux Inuulitsivik, avait demandé au TAT d’intervenir, puisque depuis 17 h jeudi, les infirmières avaient cessé de prendre les appels de gardes.

Au Nunavik, les cliniques sont ouvertes la journée, mais à compter de 17 h, des infirmières de garde trient les patients au téléphone.

Dans sa décision, obtenue par Radio-Canada, la juge Irène Zaikoff indique que le conflit porte préjudice ou est vraisemblablement susceptible de porter préjudice à un service auquel la population a droit.

Le syndicat sonde ses membres. Contacté par Radio-Canada, le Centre de santé et services sociaux Inuulitsivik affirme quant à lui être en négociation au sujet des mesures à prendre.

Un sous-effectif criant

Les conditions du personnel de la santé au Nunavik sont dénoncées depuis des mois.

Depuis trop longtemps, les infirmières sont en staff réduit. Il y a un trop-plein, une surcharge de travail, a souligné vendredi à Radio-Canada Cyril Gabreau, président du syndicat des infirmières de la baie d’Hudson.

L’infirmier clinicien, qui pratique au Nunavik depuis 10 ans, déplore du même souffle le grand manque de considération de la direction en lien avec leurs doléances.

M. Gabreau dénonce une situation de manque de personnel criant et généralisé dans les sept villages de la baie d’Hudson. À Inukjuak, six infirmières devraient en principe se partager la garde au dispensaire, mais elles ne sont que trois. À Puvirnituq, elles devraient être six, mais elles ne sont que deux.

Même les agences privées, venues en renfort, ne suffisent pas à combler la pénurie, affirme Cyril Gabreau.

Cet été, La Presse rapportait que le manque d’infirmières y a entraîné des ruptures de services et la fermeture de dispensaires, des gestionnaires allant jusqu’à réclamer l’aide de l’armée.

Les infirmières ont formulé six demandes à la direction générale du Centre de santé et de services sociaux Innulitsivik, notamment pour que soit revu le mode de garde de 24 heures consécutives. C’est inhumain pour les professionnels en soin, pour les patients aussi, estime le président du syndicat des infirmières de la baie d’Hudson.

En août dernier, le ministre de la Santé Christian Dubé s’est rendu à Puvirnituq avec des promesses d’envoyer des ressources. Mais depuis rien n’a changé. C’était rempli de promesses, quatre mois plus tard, on est toujours en attente, déplore M. Gabreau.

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Laurence Niosi, Radio-Canada

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