La station polaire Tara ne sondera pas les eaux russes

Gros plan de l'arrière de la station polaire Tara.
La station est conçue pour agir de façon autonome pendant 18 mois consécutifs avec un impact environnemental minimal. Photo : François Dourlen – Fondation Tara Océan

La station polaire Tara, qui dérivera sur la banquise du pôle Nord l’an prochain depuis le nord de la Russie, n’effectuera pas de relevés acoustiques dans les eaux russes en raison de la situation géopolitique, a indiqué jeudi le directeur de la Fondation Tara Océan, Romain Troublé.

Sorte de « station spatiale polaire », ce laboratoire flottant de 110 tonnes devrait se laisser prendre dans les glaces de l’Arctique, puis dériver sur la banquise de 350 à 500 jours pour étudier cette région encore mal connue.

L’expédition, qui comptera 12 membres en hiver (dont 6 scientifiques) et 18 membres en été, a reçu l’autorisation de naviguer dans les eaux russes du 25 août jusqu’au 15 septembre afin d’atteindre son point de départ sur la dorsale de Gakkel, chaîne de montagnes sous-marines située entre la Sibérie et le Groenland.

Dans la zone russe, les scientifiques s’abstiendront de faire des relevés acoustiques, un des volets de la campagne.

Niveau défense, c’est trop compliqué. On ne peut pas écouter ce qui se passe, sinon on ne peut pas passer, a déclaré à l’AFP Romain Troublé lors d’une escale de la station polaire à Oslo, au retour d’une campagne de tests effectués dans le Grand Nord.

« C’est un non-dit, mais c’est en tout cas ce qu’on a respecté pour la première fois : il n’y aura pas de programme acoustique actif à bord du bateau, pas de sonar [dans les eaux russes] », a-t-il expliqué.

La station polaire Tara transitera par une zone proche de la péninsule de Kola, où est basée la puissante Flotte du nord de la Russie, qui comprend des sous-marins de sa force de dissuasion nucléaire.

Ressemblant à un igloo posé sur une grosse bouée ovale, la station polaire construite à Cherbourg peut résister à la pression de la glace de mer et supporter des températures de -52 °C.

La station polaire Tara lors de sa mise à l'eau avec une foule de personnes à bord.
La station polaire Tara a été mise à l’eau à Cherbourg, en France. Photo : Maeva Bardy – Fondation Tara Océan

Au total, 30 centres de recherche de 12 pays sont associés à la première expédition, qui se concentrera sur deux axes : la recherche fondamentale – en particulier dans le domaine biologique – et l’étude du changement global, ou changement climatique.

Les relations avec deux instituts russes, soit l’Institut océanographique Chirchov (à Moscou) et l’Institut de recherche sur l’Arctique et l’Antarctique (à Saint-Pétersbourg), ont été gelées en raison de la guerre en Ukraine.

Ça ne va pas handicaper le programme, mais c’est clair que la contribution de chercheurs russes aurait été la bienvenue, souligne Marcel Babin, directeur scientifique de la station polaire. Les Russes étudient l’Arctique depuis très longtemps. Ils ont énormément de connaissances sur l’Arctique, autant en physique qu’en biologie.

Dix expéditions de la station polaire Tara sont prévues dans l’Arctique entre 2026 et 2045.

Avec les informations de Agence France-Presse

À lire aussi :

Radio-Canada

RCI c'est le service multilingue de CBC/Radio-Canada qui permet de découvrir et surtout de comprendre et de mettre en perspective la réalité de la société canadienne, ses valeurs démocratiques et culturelles.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *