Le cinéma Yukon fête ses 70 ans

La devanture du Yukon Theater, le 20 novembre 2024.
Le Yukon Theater, au centre-ville de Whitehorse, a ouvert ses portes en 1954. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

À Whitehorse, le Yukon Theater, le seul établissement du territoire entièrement dédié à la projection de films, souffle ses 70 bougies. Pour l’occasion, plusieurs projections spéciales et une série d’événements ont été organisés tout au long du mois.

Une salle de cinéma, ce n’est pas juste d’aller voir un film, c’est d’aller voir un film avec d’autres gens dans un espace avec du monde et de partager des émotions ensemble, lance Maxime Lauwens, un amoureux du 7e art.

Le Yukon Theater a ouvert ses portes en 1954. Depuis, des générations de Yukonnais ont franchi son seuil pour s’asseoir dans l’une des deux salles de projection, du maïs soufflé à la main et les yeux rivés sur l’écran.

Je pense que d’avoir un cinéma ouvert et disponible pour les Yukonnais est primordial. Dans les deux dernières années, nous avons accueilli plus de 40 000 visiteurs annuellement, souligne Andrew Connors, le directeur artistique de l’organisation Yukon Film Society.

Les affiches devant le cinéma de Whitehorse, le 20 novembre 2024.
Pour ses 70 ans, le cinéma offrait une programmation spéciale remplie de classiques du cinéma. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

L’organisme à but non lucratif gère l’établissement depuis 2021, avec, en tête, l’objectif de rénover le cinéma pour en faire un joyau du centre-ville.

J’espère que le cinéma verra 70 autres années et qu’on pourra fêter les 140 ans du Yukon Theater, évoque-t-il, en précisant toutefois que le bâtiment requiert beaucoup d’attention et de rénovations.

« C’est difficile à dire si le bâtiment sera toujours debout dans 70 ans, il a besoin d’importantes rénovations pour améliorer son efficacité énergétique et des travaux structurels », explique le directeur artistique en indiquant qu’Ottawa vient d’accepter une demande de financement pour aider notamment à réparer le plancher.

Au-delà d’Hollywood

Andrew Connors ne cache pas que d’avoir deux salles de projection seulement est un défi. D’autant plus que pour montrer des films à succès sortis des studios d’Hollywood, le cinéma doit s’engager à ne projeter que ce film dans une salle pour une période déterminée de plusieurs semaines.

Ça n’a pas été durable jusqu’à présent et je ne pense pas qu’il est possible d’avoir des cinémas communautaires dans de petites villes qui présentent uniquement ces films, parce qu’essentiellement ça veut dire que le cinéma est dans l’obscurité 20 heures par jour, dit-il.

Portrait d'Andrew Connors dans une salle de projection le 20 novembre 2024.
Le directeur artistique de la Yukon Film Society, Andrew Connors, voudrait voir le cinéma devenir un centre culturel au coeur de la capitale yukonnaise. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Pour le 70e anniversaire, la Yukon Film Society a plutôt misé sur une programmation de films classiques qui ont marqué l’histoire de 1950 à aujourd’hui, attirant parfois une petite foule, parfois une poignée de curieux.

Il y a des films que je n’avais jamais pu voir au cinéma comme The Big Lebowski qui est un film que j’adore. Alors, c’était vraiment cool que ce soit projeté, dit avec enthousiasme Maxime Lauwens.

« C’est l’idée de maintenir le dialogue autour du cinéma et de la culture tout en inspirant les gens », affirme Andrew Connors, directeur artistique de la Yukon Film Society

Plus qu’un simple cinéma

Robert Brouillette est un amoureux de longue date du cinéma. Pour lui, les cinémas de quartier comme celui de Whitehorse ont l’avantage d’offrir une proximité aux cinéphiles.

Oui, il y a les blockbusters, mais il y a aussi des films plus indépendants et les compétitions de cinéma local. Ça crée une communauté et ça donne beaucoup de produits différents. Moi, j’adore ce qu’ils sont en train de faire là-bas et je leur souhaite longue vie, ajoute-t-il.

En plus de projeter des films, le Yukon Theater accueille aussi chaque année l’Available Light Film Festival qui présente une centaine de films de partout dans le monde.

C’est vraiment chouette qu’on ait ce festival-là parce que, pendant 10 jours, il y a quand même beaucoup de films qui sont diffusés, des films de nationalités différentes, de thèmes différents, des fictions comme des documentaires, note Florian Bosc, amateur de cinéma et réalisateur de court-métrage.

Il souhaiterait toutefois que l’établissement présente un peu plus de films en français ou sous-titrés afin d’en améliorer la compréhension pour les cinéphiles qui ne parlent pas couramment la langue de Shakespeare.

La Yukon Film Society souhaiterait transformer le cinéma en véritable coeur culturel au centre-ville de la capitale, et Andrew Connors rêve d’y ajouter un café et une galerie d’art, en plus de multiplier les présentations artistiques comme des performances musicales ou des lectures publiques.

D’après moi, ils vont garder ça ouvert très longtemps et ils vont avoir une belle implication. Et ça va rester un fleuron de la région. En tout cas, je leur souhaite vraiment, conclut Robert Brouillette.

À lire aussi :

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *