Les Na-Cho Nyäk Dun veulent un changement au refuge d’urgence de Whitehorse

La Première Nation Na-Cho Nyäk Dun demande au gouvernement du Yukon de congédier l’organisme Connective Support Society, qui gère un refuge d’urgence à Whitehorse, après la mort d’une jeune femme dans un logement de l’établissement, le 30 décembre.
Le décès de Carmen Melancon, 21 ans, est soupçonné d’être lié à une surdose. Il s’ajoute à plusieurs autres décès d’Autochtones dans cet établissement ces dernières années, dont un, quelques jours seulement avant celui de la jeune femme.
La Première Nation qualifie ces pertes humaines de répétées et d’inacceptables
et exige qu’une enquête indépendante soit menée pour comprendre les circonstances du décès de la jeune femme. Ces décès doivent cesser maintenant
, a-t-elle déclaré dans un communiqué, ajoutant que l’organisme avait épuisé toutes ses chances
.
Le refuge de Whitehorse est géré par Connective Support Society depuis octobre 2022, en partenariat avec le Conseil des Premières Nations du Yukon. Auparavant, il était administré par le gouvernement territorial, qui l’avait repris de l’Armée du Salut en 2019.
Durant cette période, plusieurs décès y ont été enregistrés, ce qui avait conduit à une enquête du coroner en 2023 au sujet de la mort de quatre femmes autochtones en l’espace de 15 mois. Le jury avait alors formulé huit recommandations, dont l’examen indépendant de chaque décès survenu dans le refuge.
À lire aussi :
Une famille désemparée
En réaction au décès de Carmen Melancon, sa cousine, Karen Nicloux, s’est dite soulagée que la voix de la famille soit enfin entendue. Trop de nos proches sont morts, et nous ne sommes pas jetables
, a-t-elle affirmé, en soutenant la demande de la Première Nation.
Ce que notre famille dit c’est : « Plus jamais de victimes », a pour sa part ajouté la tante et marraine de la défunte, Alla Blysak.
La cousine et la tante de Carmen Melancon estiment que le contrat de l’organisme ne devrait pas être renouvelé après sa date d’échéance, qui arrive à la fin du mois. Elles souhaitent plutôt que la gestion du refuge soit confiée à des Premières Nations du Yukon ou à l’Armée du Salut.
Des discussions à venir
Le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, a confirmé avoir pris connaissance de la déclaration de la Première Nation, mais a précisé qu’il n’avait pas encore discuté de la situation avec elle.
Il a toutefois admis qu’il était nécessaire qu’il y ait des améliorations au refuge. Le gouvernement envisage notamment de renforcer les restrictions dans les logements situés au-dessus de l’établissement, en limitant la consommation d’alcool et de drogue.

Une rencontre avec les dirigeants des Premières Nations du Yukon est également prévue au printemps pour discuter de changements possibles.
Le grand chef du Conseil des Premières Nations du Yukon, Peter Johnston, a tenu à préciser que le rôle de son organisation auprès de l’organisme se limitait au soutien culturel et ne comprenait pas la gestion quotidienne du refuge.
L’organisme Connective Support Society n’a quant à lui pas souhaité commenter la demande de la Première Nation ni le renouvellement du contrat.
Avec les informations de Jackie Hong
À lire aussi :