Le temps doux retarde l’ouverture des routes de glace dans le Grand Nord canadien

La route de glace vers Dettah, sur le Grand lac des Esclaves, devrait ouvrir vers la mi-janvier. (Jessica Harrison/Getty Images)
Le temps plus doux, la neige abondante et les conditions de la glace causent un retard dans l’ouverture des routes de glace aux Territoires du Nord-Ouest, au grand dam des communautés qui en dépendent pour leurs déplacements.

La route de Dettah, un tronçon de 6 km sur le Grand lac des Esclaves qui relie la communauté à Yellowknife, n’est toujours pas accessible. Normalement, cette route est prête vers le 24 décembre, selon la moyenne des 20 dernières années.

Le chef de la communauté, Edward Sangris, dit que ce délai engendre des problèmes pour les résidents de Dettah qui dépendent de cette route.

« Beaucoup de gens sont désavantagés parce qu’ils doivent emprunter la plus longue route », dit-il, faisant référence à la route permanente de 27 km qui relie Dettah à Yellowknife.

Edward Sangris, le chef de Dettah, dit que sa communauté ressent les effets du retard dans l’ouverture de la route de glace de Dettah. (Juanita Taylor/Radio-Canada)

Selon le ministère de l’Infrastructure des T.N.-O., les travaux de préparation de la route ont été repoussés jusqu’après le temps des Fêtes, citant les importantes chutes de neige et le temps anormalement chaud comme raisons principales pour le délai.

« On a observé beaucoup de débordements et l’épaisseur de la glace n’a pas encore atteint le minimum requis pour construire et ouvrir la route de glace », a indiqué le porte-parole du ministère par courriel.

L’épaisseur de la glace doit atteindre au minimum 35 cm avant le début des travaux de construction de la route. Les équipes devaient reprendre les travaux de préparation jeudi.

Le ministère de l’Infrastructure ne peut confirmer la date officielle d’ouverture de la route, mais le chef Sangris dit s’attendre à ce qu’elle soit prête à la mi-janvier.

Pour lui, ce retard est un autre exemple des défis posés par les changements climatiques.

« Quand j’étais plus jeune, dans les années 1970 et 1980, les routes de glace étaient toujours prêtes plus tôt. Mais d’année en année, elles ouvrent toujours plus tard. On en vient au point où on se demande si on pourra continuer de compter sur la route de glace, alors que le climat se réchauffe de plus en plus », dit-il.

Je pense qu’on commence finalement à comprendre qu’il faut agir face aux changements climatiques.Edward Sangris, chef de Dettah
Même situation dans le nord des T.N.-O.

Plus au nord, la route de glace Aklavik-Inuvik a été complétée le 25 décembre, soit cinq jours plus tard que la moyenne des 20 dernières années.

Selon Mina McLeod, de K & D Contracting, cette ouverture est la plus tardive depuis que la compagnie est responsable de la construction, soit 2005.

Le ministère de l’Infrastructure a annoncé, le 26 décembre, que la route était prête à être empruntée par des véhicules d’un poids maximum de 5000 kg.

Mina McLeod croit que l’automne plus chaud a contribué principalement au délai, ainsi que le niveau élevé de l’eau.

Ces conditions causent aussi des difficultés avec la route saisonnière entre Aklavik et Fort McPherson, une route de 180 km, qui est normalement ouverte dès décembre. Mme McLeod estime qu’elle ne sera pas ouverte avant la semaine prochaine, ce qui pose certains défis pour les résidents des communautés.

« Les communautés sont interreliées. Il y a eu trois funérailles à Fort McPherson récemment, et je connais des gens qui ont dû emprunter le long détour pour s’y rendre. […] Si cette autre route avait été ouverte, beaucoup plus de gens se seraient déplacés », dit-elle.

Pas de retard avec la route Tibbitt à Contwoyto

La route de glace Tibbitt à Contwoyto, une route de 400 km qui mène aux mines de diamants, doit ouvrir le 31 janvier comme prévu.

Les travaux de préparation de la route, construite et entretenue par une coentreprise, ont débuté à la mi-décembre.

La route de glace reliant Tibbitt à Contwoyto, aux Territoires du Nord-Ouest, devrait ouvrir comme prévu à la fin janvier. (Ryley Beddoe)

Le directeur des opérations pour la coentreprise, Barry Henkel, admet qu’il fait chaud pour le temps de l’année, mais que ce n’est pas un frein à leurs opérations.

« On construit cette route depuis plus de 20 ans alors quand on fait face à ceci, on change d’approche et on continue », dit-il.

Avec les informations de Meaghan Brackenbury

Radio-Canada

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