Priorités et francophonie pour les candidats des T.N.-O.

Un petit drapeau bleu et blanc arborant les symboles d'un ours polaire et d'un logo représentant une moitié de fleur de lys et une moitié de flocon est planté dans la neige.
Le drapeau franco-ténois représente la francophonie avec le bleu, puis la butte blanche évoque la neige et le 60e parallèle, au-delà duquel se situent les Territoires du Nord-Ouest. L’ours symbolise la liberté, la nature et les grands espaces. La fleur de lys et le flocon de neige illustrent le regroupement des francophones en terre nordique. (Photo : Radio-Canada/Mario De Ciccio)

Un texte d’Angie Isnel

Les quatre candidats à l’élection fédérale ont fait part à Radio-Canada de leurs motivations, de leurs priorités et de leur vision pour la francophonie dans les Territoires du Nord-Ouest.

Les francophones représentent un peu plus de 3 % de la population du territoire. Et selon la directrice générale de la fédération franco-ténoise, Audrey Fournier, les besoins sont multiples, allant des effectifs en éducation, du financement pour la construction d’un centre communautaire et des besoins en garderie.

Pour Audrey Fournier, les rencontres avec les candidats permettent de relancer la sensibilisation à la francophonie.

Cette année, les candidates libérale et conservatrice sont toutes deux en mesure de s’exprimer en français. Les candidats néo-démocrates et vert font eux le rapprochement avec les langues autochtones, donnant une légitimité à se préoccuper de la francophonie.

La francophonie

Pour la candidate conservatrice, Kimberly Fairman, il est important d’avoir un député fédéral qui peut s’exprimer en français à Ottawa. L’éducation en français, croit-elle, est essentielle pour respecter l’aspect identitaire, et la francophonie est un sujet important pour préserver la culture et la langue.

Kimberly Fairman à l'avant de drapeaux canadiens.
Lors de la visite de Pierre Poilievre à Yellowknife, en septembre 2024, il a été présenté par la candidate du Parti conservateur, Kimberly Fairman. (Photo : Radio-Canada/Sarah Krymalowski)

Selon elle, il s’agit d’une responsabilité pour les familles, pour les organisations extérieures aux écoles, pour toutes les langues officielles des T.N.-O. d’avoir une option pour pratiquer les langues dans un environnement éducatif. Elle fait d’ailleurs un rapprochement avec les communautés autochtones.

Ce lien avec les communautés autochtones et la diversité des langues revient dans les arguments de Kelvin Kotchilea du Nouveau Parti démocratique et d’Angela Davidson, appelée Rainbow Eyes, du Parti vert.

Les deux candidats sont d’accord sur l’importance de revitaliser et de garder vivantes les langues autochtones. Ils sont donc prêts à représenter les minorités comme la communauté francophone.

Pour la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, qui possède un bon niveau de français, il est primordial de s’exprimer dans les deux langues officielles. Elle dit d’ailleurs avoir des réunions prévues avec les organisations francophones prochainement pour discuter de leurs priorités.

Elle regrette de ne pas parler de langue autochtone, mais souhaite collaborer avec les Premières Nations pour leur donner la souveraineté en se basant sur le programme de l’Autonomie gouvernementale des peuples autochtones.

Leur motivation

Les raisons de se présenter aux élections diffèrent nettement d’un candidat à l’autre.

Pour Rebecca Alty, l’action fait déjà partie de son quotidien, mais cette fois elle souhaite avoir plus de poids au niveau national comme députée à Ottawa. « Je voulais me présenter pour être la voix à Ottawa pour les Territoires du Nord-Ouest, car on a toujours un déficit dans les infrastructures et les maisons », dit la candidate libérale.

La mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty. (Radio-Canada/Julie Plourde)

Elle fait référence aux fermetures des mines, d’où la nécessité d’appuyer des projets comme la route du Mackenzie, l’extension Talston et les ressources non exploitées de la province géologique des Esclaves.

La candidate conservatrice, Kimberly Fairman, souhaite de son côté participer aux discussions publiques afin de partager ses positions. Elle dit être enfin disponible pour ce rôle puisque ses obligations familiales ne lui prennent plus autant de temps.

Les leaders et les aînés de sa communauté ont incité le candidat néo-démocrate, Kelvin Kotchilea, à se présenter. Il pense que ses valeurs, son respect des traditions ancestrales et ses qualités de leadership donnent une voix nouvelle à la région.

Rainbow Eyes, candidate du Parti vert, dit que le choix de se présenter aux T.N.-O. vient de ses racines autochtones, et de la sensation d’être connecté aux terres.

Portrait de Rainbow Eyes, une manifestante.
Plus de 1100 personnes ont été arrêtées cette année pour avoir enfreint l’injonction du tribunal en protestant contre l’exploitation forestière de vieilles forêts. (Photo : Radio-Canada/Simon Gohier)

Leurs priorités

Le coût de la vie et les infrastructures sont des enjeux que les quatre candidats mentionnent dans les dossiers prioritaires pour le territoire.

Néanmoins, la candidate du Parti vert se démarque. Elle se concentre surtout sur la défense des droits des Autochtones, des femmes et des communautés LGBTQ+. « Je pense que nous devons commencer par nous concentrer sur les communautés et sur l’amélioration de la situation de la population. Et cela va de pair avec le bien-être social », dit-elle.

Kelvin Kotchilea a énuméré de nombreux thèmes, comme la santé, les jeunes, les enfants, la transmission des valeurs et des traditions des aînés, l’amélioration des infrastructures et le renforcement de la souveraineté de l’Arctique.

Kelvin Kotchilea pose pour la caméra.
Kelvin Kotchilea de Behchoko est le candidat néo-démocrate pour les Territoires du Nord-Ouest. (Photo : NPD)

Et j’espère que les gens se sentiront motivés pour aller voter, si ce n’est pour eux-mêmes, pour leurs parents, si ce n’est pour leurs parents, pour leurs enfants, et si ce n’est pas pour leurs enfants, c’est pour la génération future.

Un point essentiel pour lui, surtout pour aider les générations suivantes, c’est le logement et les programmes fédéraux.

La candidate libérale croit que les nombreuses ressources naturelles et culturelles des T.N.-O. sont des atouts et des forces permettant d’attirer l’attention et l’argent d’Ottawa.

Rebecca Alty souhaite accroître les discussions avec les provinces qui vivent des situations similaires.

Selon elle, la santé est un enjeu majeur pour les régions plus au sud, alors qu’à Yellowknife ce serait davantage le logement et les problèmes de dépendances. Pour le Nord, en plus du coût de la vie, elle fait référence à la stimulation de l’économie et aux incidents liés aux drogues.

Pour la candidate conservatrice, le crime et le trafic de drogue dans les petites communautés sont des enjeux importants. Elle met aussi l’accent sur le renforcement de l’économie, mentionnant les emplois dans les secteurs de la pêche, du tourisme et les mines qui favorisent des salaires décents.

Avec les informations de Claudiane Samson

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