À Whitehorse, le refuge d’urgence recevra de nouveaux terrains

Le gouvernement du Yukon a acquis un ancien magasin d’animaux de compagnie voisin du centre d’hébergement d’urgence de Whitehorse et pourrait en confier la gestion à un organisme de soutien.
La députée Geraldine Van Bibber, du Parti du Yukon, a révélé l’achat de la bâtisse pendant une séance de questions sur la sécurité dans la ville à l’Assemblée législative. La transaction d’un montant de 650 000 $ a été conclue le mois dernier, mais aucune communication n’avait été faite à ce sujet.
S’adressant aux journalistes, le premier ministre Ranj Pillai a dit que le gouvernement prévoyait de faire une annonce sur cette vente et sur ce qu’il compte faire de la propriété.
L’opposition nous a devancés aujourd’hui, a-t-il reconnu.
Le premier ministre n’a pu fournir de détails, expliquant que le gouvernement est en phase finale de négociation avec une ONG pour la gestion du bâtiment.
Le nom de cette ONG n’a pas été révélé, mais Ranj Pillai n’a pas nié qu’il pourrait s’agir de la Connective Support Society, l’organisation qui gère le refuge mitoyen.
Le premier ministre n’a pas non plus donné de détails sur le type de services qui seront prodigués, mais il a néanmoins précisé que personne ne serait hébergé sur place et que l’ONG qui en aura la responsabilité utilisera le bâtiment existant.

Je dirais simplement que ce seront des services d’aide à la personne qui pourront soutenir des résidents du centre-ville parmi les plus vulnérables, et pour lesquels ces lieux seront un havre, a poursuivi Ranj Pillai.
Le premier ministre a par ailleurs rappelé que ce bâtiment et le refuge voisin se trouvent juste en face du programme d’aide au logement, qui a ouvert ses portes en décembre dernier. De plus amples informations seront communiquées au moment de l’annonce officielle.
Un emplacement peu propice aux affaires
Le centre d’hébergement d’urgence de Whitehorse est devenu une question épineuse, ces dernières années, tant sur le plan politique que sur le plan communautaire. La sécurité de ses pensionnaires et celle du centre-ville font l’objet de débats houleux au Yukon.
Les commerçants des environs s’étaient inquiétés de l’augmentation des comportements gênants et de la dégradation des lieux après que le gouvernement eut repris la gestion du refuge de l’Armée du Salut, qui le gérait jusqu’en 2019. Trois ans plus tard, la Connective Support Society s’était vue confier la gestion des lieux.
L’ancien propriétaire du magasin d’animaux de compagnie, Hans Oettli, a révélé avoir contacté le gouvernement à de nombreuses reprises pour tenter de vendre son bien, ces dernières années, avant qu’un accord soit trouvé.
J’avais de nombreuses raisons de vendre, la première étant que j’ai 75 ans, et que je devrais avoir pris ma retraite il y a 10 ans. Cependant, j’aimais mon travail, car il était gratifiant. Finalement, je me suis rendu compte que, pour un commerce privé comme le mien, cet emplacement n’était plus approprié.
Hans Oettli possédait ce magasin depuis 29 ans. Il explique que tout allait bien tant que l’Armée du Salut gérait le refuge, mais que la situation s’est ensuite détériorée. Cela l’a poussé à communiquer avec le gouvernement afin de déterminer si ce dernier était ouvert à l’idée d’acquérir son magasin.
Ce n’est plus un emplacement viable pour un magasin ni pour la clientèle. Le refuge est trop proche et il y a beaucoup de problèmes dans les environs. Vendre était la meilleure solution.
Il ajoute qu’il ignore ce que le gouvernement va faire de son ancien magasin.

Le chef du Parti du Yukon, Currie Dixon, a exprimé ses craintes à propos de cet achat. Il se demande si le gouvernement s’apprête à racheter d’autres bâtiments dans la zone et s’inquiète du message que cela envoie.
Pourquoi le gouvernement achète-t-il des commerces locaux au lieu de changer la façon dont le refuge d’urgence de Whitehorse nuit aux lieux?
Interrogé sur cette question, le premier ministre Pillai a rappelé que le Parti du Yukon était au pouvoir au moment de la création du refuge et du choix de son emplacement. C’est une zone compliquée
, a-t-il reconnu.
Avec les informations de Jackie Hong
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