Des Nunavummiut à l’honneur dans le dernier Mission : impossible

Une photographie tirée d'une scène de film montrant une femme vêtue d'un manteau en peau de caribou tient des jumelles antiques dans ses mains.
L’actrice nunavummiuq Lucy Tulugarjuk joue le rôle de Tapeesa, une Iñupiaq de l’Alaska, dans le film «Mission : Impossible – Bilan final». (Photo : Paramount Pictures)

Lorsque l’actrice inuk Lucy Tulugarjuk a appris que l’acteur américain Tom Cruise était le producteur du film dans lequel on lui offrait de jouer, sa réaction a été immédiate : « J’ai accepté l’offre sans même réfléchir. » Elle garde un souvenir positif de son expérience de tournage pour Mission : Impossible – Bilan final (Mission: Impossible – The Final Reckoning), sorti en salle le 23 mai au Canada et aux États-Unis.

Dans le huitième volet de la saga d’action, Lucy Tulugarjuk joue le rôle de Tapeesa, une Iñupiaq de l’Alaska. Cette dernière est aussi l’épouse de l’analyste de la CIA William Donloe (joué par l’acteur Rolf Saxon), dont le personnage a initialement fait son apparition dans le premier film de la série, en 1996.

J’avais deux scènes au départ, donc je n’avais pas vraiment de quoi m’inquiéter jusqu’à ce que j’arrive en répétition à Londres, au Royaume-Uni, où le réalisateur et le producteur m’ont proposé de jouer dans d’autres scènes, relate celle qui est aussi réalisatrice, chanteuse de gorge et directrice de la chaîne Uvagut TV, une station du Nunavut Independent Television Network.

Lucy Tulugarjuk a grandi dans les communautés d’Igloolik et de Sanirajak, au Nunavut. Elle s’est initialement fait connaître en 2001 au grand écran pour son rôle dans le long métrage Atanarjuat : la légende de l’homme rapide (Atanarjuat: The Fast Runner).

C’était vraiment excitant d’être au cinéma avec mes enfants et mes petits-enfants et de voir leur expression quand ils [m’]ont reconnue sur grand écran, affirme Lucy Tulugarjuk, actrice inuk.

Lucy Tulugarjuk raconte que l’un des aspects dont elle garde le meilleur souvenir est d’avoir pu transmettre des éléments de la culture inuit aux membres de la production. Lorsque nous [tournions] à Svalbard, je pense que ma partie préférée a été de sensibiliser les acteurs principaux à l’Arctique, dit-elle.

Nous avons vu des ours polaires. Je leur ai expliqué que, dans notre culture, nous respectons profondément ces animaux, mais que nous ne voulons pas en voir, car ils peuvent être dangereux, explique l’actrice.

Elle les a aussi conscientisés à l’importance de la chasse aux phoques, une pratique traditionnelle mise à mal par des campagnes antichasse dans les dernières années, ainsi qu’à l’utilisation de la fourrure animale pour se réchauffer en hiver.

« Ils ont appris pourquoi il était important d’avoir recours à une vraie fourrure quand on vit dans le Nord, où les températures peuvent descendre jusqu’à -40 °C », indique-t-elle, ajoutant : «Je pense que cela a ouvert les yeux de certains qui avaient peut-être des idées préconçues sur les droits des animaux. »

La peau de phoque fait partie de notre identité, de qui nous sommes, dit Lucy Tuluharjuk, actrice inuk. Nous ne pratiquons pas le massacre commercial des phoques. Il était donc important pour moi de partager notre culture avec les acteurs, y compris Tom Cruise, et de leur dire : « OK, comprenez-vous, maintenant? »

Greg Tarzan Davis, Christopher McQuarrie, Lucy Tulugarjuk, Simon Pegg, Rolf Saxon, Pom Klementieff et Hayley Atwell pendant le tournage du film «Mission : Impossible – Bilan final».
L’actrice inuk Lucy Tulugarjuk (au centre) figure au grand écran dans le film «Mission : Impossible – Bilan final». (Photo : Paramount Pictures)

Lucy Tulugarjuk n’est pas la seule Nunavummiuq à l’honneur dans Mission : impossible – Bilan final.

Jacky Qrunnut, originaire d’Igloolik, a été approché lorsque la production était à la recherche de plusieurs figurants pour jouer des chasseurs inuit.

« Ce n’est pas un grand rôle […], mais je suis heureux de faire partie du [film], car il arrive que ces grandes productions se tournent vers des acteurs qui ne sont pas de la même origine que celle de leur rôle. Alors, je suis content de représenter ma culture à l’international », affirme-t-il.

Servir de modèle

Lucy Tulugarjuk espère que leur participation inspirera d’autres Inuit à envisager la profession d’acteur ou à se lancer dans l’univers du cinéma, et ce, quelle que soit leur expérience.

J’ai tellement appris que j’aimerais le partager avec d’autres Inuit qui s’intéressent au métier d’acteur, au travail de la caméra, de l’éclairage, voire de la musique, souligne-t-elle.

Son message à la jeune génération de Nunavummiut? Vivre dans une petite communauté n’est pas une limite, pourvu que tu aies un objectif. Finis tes études et suis ta voie.

Avec des informations de Lawrence Nayally et Eli Qaqqasiq-Taqtu

À lire et à écouter aussi :

Matisse Harvey, Radio-Canada

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