Hay River signale 21 surdoses en trois semaines

La façade d'un édifice et de la neige.
Les 21 surdoses ont été enregistrées entre le 22 octobre et le 14 novembre 2025. (Photo : CBC News/Natalie Pressman)

Du carfentanil et du rémifentanil mélangés à du crack, un dérivé de cocaïne, ont provoqué 21 surdoses en trois semaines, à Hay River, aux Territoires du Nord-Ouest.

Selon l’administratrice en chef de la santé publique, la Dre Kami Kandola, le nombre des surdoses durant une très courte période est exceptionnel. Il n’y a eu aucun décès.

Ces vies auraient été sauvées par la distribution de nombreuses trousses de naloxone, un médicament qui renverse temporairement les effets d’une surdose d’opioïdes, et par une campagne de sensibilisation, selon la Dre Kandola.

Ces 21 surdoses ont été enregistrées entre le 22 octobre et le 14 novembre.

En temps normal, on compte en moyenne une ou deux surdoses par mois, précise la Dre Kandola,

Nouvelle combinaison d’opioïdes

En novembre, la santé publique des T.N.-O. a publié une mise en garde après avoir repéré, pour la première fois, une combinaison de deux puissants opioïdes, le carfentanil et le rémifentanil, dans un échantillon de crack.

Kami Kandola, administratrice en chef de la santé publique des T.N.-O.
L’administratrice en chef de la santé publique des T.N.-O., Kami Kandola. (Photo : Radio-Canada/Mario De Ciccio)

Dans plusieurs cas de surdoses liées à ces opioïdes, plusieurs doses de naloxone sont nécessaires pour sauver la personne.

On ne peut plus faire confiance à son fournisseur de drogues, affirme la Dre Kandola.

Une vague de décès qui a frappé Hay River en 2022 a entraîné la mise en place de mesures dans la municipalité.

Selon Kami Kandola, ces nouvelles ressources ont sauvé plusieurs vies.

[Le système de santé de Hay River] a accru l’accès à la naloxone, ainsi que les mesures en matière d’éducation et de sensibilisation, indique Kami Kandola. De nombreux usagers sont conscients des signes et des symptômes d’une surdose d’opioïdes.

Les personnes présentes en cas de surdose sont protégées contre des accusations de possession de substances illégales grâce à la Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose.

D’après Kim Brooks, directrice des services de santé de l’Administration des services de santé et des services sociaux de Hay River, les efforts se poursuivent pour intensifier les programmes de sensibilisation et fournir de la naloxone dans différents points de distribution.

Malgré le nombre élevé d’urgences liées aux surdoses, l’Hôpital de Hay River maintient son niveau de service, assure-t-elle.

Appel à la réduction des méfaits

Le Comité pour une communauté en santé a été lancé il y a un an à Hay River en réponse à la crise des opioïdes, comme l’explique le conseiller municipal Brian Willows, qui est également président du comité dont la priorité est la sécurité des usagers et la sensibilisation auprès des jeunes.

On lui a signalé cette semaine le cas d’une personne en surdose qui aurait eu besoin de 16 doses de naloxone pour être réanimée.

Lorsque les drogues n’étaient contaminées qu’au fentanyl, une seule dose suffisait normalement, ajoute-t-il.

Scott Cloutier, directeur de la Maison des jeunes de Hay River et membre du comité, affirme que la majorité des jeunes qui fréquentent l’organisme sont personnellement touchés par la crise des opioïdes.

Un homme porte un chandail de Noël
Scott Cloutier, directeur général de la Maison des jeunes de Hay River. (Photo : Radio-Canada/Carla Ulrich)

La plupart d’entre eux ont un proche qui consomme ces drogues régulièrement. Ils sont directement touchés lorsqu’il y a un décès, souligne-t-il.

Tant Brian Willow que Scott Cloutier plaident pour l’implantation de centres de consommation supervisée aux T.N.-O., où seraient fournies des drogues sûres aux personnes dépendantes dans l’objectif de réduire les risques de surdoses et de faciliter la réadaptation.

Il y a une forte résistance du public pour l’implantation de centres de consommation supervisés, mais cela sauverait beaucoup de vies. C’est une discussion que nous devrions avoir dans le Nord, conclut Brian Willows.

Avec des informations de Jared Monkman

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