Une Première Nation du Grand Nord canadien souhaite bannir un présumé vendeur de drogue

La communauté de Pelly Crossing, située à mi-chemin entre Whitehorse et Dawson, compte 385 personnes, dont plusieurs membres de la Première Nation de Selkirk. (Sarah Xenos/Radio-Canada)
Un présumé vendeur de drogue a accepté de se plier à une injonction temporaire et de demeurer hors du territoire de la Première Nation de Selkirk, le temps que la Cour suprême du Yukon détermine s’il sera banni ou non de la communauté de manière permanente.

Le mois dernier, la Première Nation Selkirk a déposé une requête en cour demandant que l’homme en question soit considéré comme un intrus pour avoir causé du tort sur les terres de la communauté.

Selon la requête, les agents de sécurité communautaires ont entendu de « nombreux rapports fiables » voulant que cette personne soit impliquée dans le trafic de stupéfiants, dans des cambriolages et dans un cas de bagarre à Pelly Crossing depuis l’automne.

Le chef de la communauté et le conseil considèrent l’homme comme étant « une menace pour l’ordre public et la sécurité des membres de la Première Nation de Selkirk à Pelly Crossing ». En février, ils ont adopté une résolution afin de le garder hors de la communauté, sans succès.

Le résident de Dawson n’est pas membre de la Première Nation. Mais selon la requête présentée au tribunal, il demeure parfois dans une résidence à Pelly Crossing.

La Première Nation de Selkirk à Pelly Crossing s’est présentée devant le tribunal pour convaincre un juge de bannir un vendeur de drogue présumé du territoire de la communauté. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Lundi, le tribunal a indiqué que l’homme avait jusqu’au 5 mai pour quitter la communauté où réside la Première Nation. S’il y remet les pieds après cette date, il pourrait être accusé d’outrage au tribunal ou poursuivi à nouveau en justice par la Première Nation.

La communauté voudrait d’ailleurs voir ces conditions être instaurées de manière permanente et attend la décision de la Cour suprême du territoire. À moins d’un appel de l’une ou l’autre des parties, l’injonction temporaire demeurera en place jusqu’à ce que la décision soit rendue.

Les injonctions de cette nature sont rares, mais la Première Nation Selkirk n’est pas la seule au Canada à les considérer afin de répondre à la crise de consommation de substance qui sévit au pays.

La Nation crie de Mikisew souhaite également bannir les vendeurs de drogue de son territoire à Fort Chipewyan, en Alberta. Selon le chef, Billy-Joe Tuccaro, les drogues illicites contribuent à la crise des suicides dans sa communauté, qui a d’ailleurs déclaré l’état d’urgence la semaine dernière.

La Première Nation a publié un règlement communautaire qui donne aux autorités du conseil le pouvoir d’évincer les personnes soupçonnées d’être impliquées dans un trafic de drogues illégales.

La communauté de Pelly Crossing, comme d’autres communautés yukonnaises, est aux prises avec une crise de consommation de substances illicites.

Dans un affidavit déposé avec la requête de la Première Nation Selkirk, l’ancien chef Darin Isaac souligne que les non-résidents qui passent par Pelly Crossing pour y vendre de la drogue, « principalement des opioïdes et du crack cocaïne », ont exacerbé les problèmes d’abus de drogues et d’alcool dans la communauté.

D’après les informations d’Ethan Lang

Radio-Canada

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