Le réchauffement des températures au Canada est dans son ensemble près de deux fois plus rapide que dans le reste du monde.
Les effets les plus marqués sont enregistrés dans le Nord canadien, qui se réchauffe presque trois fois plus vite que la moyenne mondiale, selon un rapport gouvernemental cité lundi par plusieurs médias canadiens et qui devait officiellement être dévoilé mardi.
Selon ce rapport commandé par le ministère canadien de l’Environnement, les températures annuelles moyennes au Canada ont augmenté de 1,7 degré depuis 1948, soit près de deux fois la hausse mondiale moyenne de 0,8 degré. Les températures dans le nord du Canada, proche du cercle arctique, ont augmenté en moyenne de 2,3 degrés durant la même période.
Et ce n’est qu’un début, promet le rapport. Le réchauffement pourrait atteindre plus de six degrés d’ici la fin du siècle, selon les projections des scientifiques canadiens qui ont réalisé l’étude.
Les Québécois eux aussi vont y goûter
Le Rapport sur les changements climatiques au Canada (RPCCC) a été commandé par Environnement et changements climatiques Canada. On mentionne que depuis 1948, la température moyenne annuelle sur la terre ferme au Canada s’est réchauffée de 1,7 degré, avec des taux plus élevés dans le Nord, les Prairies et le nord de la Colombie-Britannique.
Fonte des glaces, hausse du niveau de la mer, inondations, sécheresses, vagues de chaleur et feux de forêt plus fréquents sont notamment à prévoir.
Les Québécois devraient aussi goûter à ce réchauffement, même si la hausse des températures est généralement moins accentuée sur l’est du territoire canadien.
Ils peuvent s’attendre notamment à trois semaines de moins en moyenne pour faire du ski par année d’ici 2050 et une saison des sucres pour l’érable en février plutôt qu’en mars-avril d’ici 2100.
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Si la tendance se maintient, les érables couleront beaucoup plus tôt dans l’année
Une étude, publiée il y a quelque temps dans la revue scientifique Plos One, nous apprenait que « le temps des sucres » pourrait bien être devancé de deux à trois semaines d’ici la fin du siècle au Québec.
Des chercheurs du consortium de recherche Ouranos et de la Direction de la recherche forestière du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs ont jumelé des données récentes sur la production hebdomadaire de sirop dans une centaine d’érablières de diverses régions du Québec (1999-2011) avec les données climatiques du passé.
Ces informations leur ont permis de bâtir un modèle afin de prédire le début de la saison des sucres et la durée pour chaque région étudiée. Actuellement, les érables coulent entre le 6 et le 24 mars selon les variations climatiques d’une année à l’autre et le secteur concerné.
En appliquant ensuite ce modèle à 77 scénarios de modèles climatiques pour l’avenir, le consortium Ouranos a constaté qu’entre 2080 et 2100, l’eau d’érable à sucre coulera deux à trois semaines plus tôt.
C’est la faute des Canadiens
Selon le document du ministère canadien de l’Environnement, bien que le réchauffement au Canada soit le résultat à la fois de l’activité humaine et des variations naturelles du climat, « le facteur humain est dominant », en particulier les émissions de gaz à effet de serre.
« Les scénarios de réchauffement limité ne se produiront que si le Canada et le reste du monde réduisent les émissions de dioxyde de carbone à près de zéro au début de la seconde moitié du siècle », précise le rapport préparé à l’intention du gouvernement libéral de Justin Trudeau.
Ce dernier a d’ailleurs imposé lundi, à quatre provinces, une taxe carbone, car il jugeait leurs efforts environnementaux insuffisants.
Le rapport a été rédigé par des scientifiques gouvernementaux des ministères de l’Environnement et du Changement climatique, des Pêches et Océans et des Ressources naturelles, avec des contributions d’experts universitaires.
RCI avec La Presse canadienne, Radio-Canada, l’Agence France-Presse et la contribution de Rajeshni Naidu-Ghelani de CBC et les informations de Normand Grondin, Maxime Bertrand, Thomas Gerbet et Marie-Laurence Delainey
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