Le jet de passagers s'est écrasé mercredi, quelques minutes seulement après son décollage de l'aéroport principal de Téhéran, transformant des terres agricoles en champs de débris enflammés. (CNN)

63 passagers canadiens meurent dans l’écrasement d’un Boeing ukrainien en Iran

Un avion civil transportant 167 passagers et 9 membres d’équipage s’est écrasé, tôt ce matin, quelques minutes seulement après le décollage, pour des motifs inconnus.

(Via CBC)

Le Boeing 737-800 appartenait à l’Ukraine International Airlines.

Selon la compagnie aérienne, l’avion lui a été livré neuf en 2016, directement de l’usine Boeing. L’avion avait subi sa dernière maintenance technique régulière le 6 janvier 2020.

Le vol PS752 de Téhéran à Kiev s’est écrasé près de l’aéroport international de Téhéran, quelque temps après les volées de missiles iraniens sur deux bases militaires en Irak, dont l’une abrite des militaires canadiens. On ignore s’il y a une relation de cause à effet.

L’avion avait été retardé de près d’une heure dans son décollage de l’aéroport international Imam Khomeini. L’appareil avait décollé avec près d’une heure de retard, à 6 h 10, heure locale. Il a décollé vers l’ouest, mais n’a jamais dépassé 2400 mètres dans les airs, selon les données du site web de suivi des vols FlightRadar24.

Ces images aériennes montrent le site de l’écrasement – Ruptly

63 Canadiens parmi les 176 victimes

Le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine dit qu’il y avait 63 Canadiens. Le ministre déclare qu’il y avait aussi 82 Iraniens, 11 Ukrainiens, ainsi que des Suédois, des Afghans, des Britanniques et des Allemands à bord de l’avion.

Le ministre canadien des Affaires étrangères François-Philippe Champagne suit la situation de près.

« Des nouvelles tragiques concernant le vol 752 d’Ukraine International Airlines. Nous sommes de tout cœur avec les proches des victimes, dont de nombreux Canadiens, a tweeté le ministre mercredi matin. J’ai été en contact avec le gouvernement de l’Ukraine. Nous continuerons de tenir les Canadiens au courant de l’évolution de la situation. »

Des secouristes retirent des corps – CBC

Défaillance ou acte terroriste?

(Iran Press news Agency)

L’avion s’est écrasé sur le territoire de la ville de Chahriar, à l’ouest de Téhéran.

Des images diffusées par les médias d’État iraniens montrent un avion en flammes perdre de l’altitude dans la nuit puis exploser à son impact au sol.

Din Mohammad Qassemi, qui vit près du site de l’accident, a affirmé à l’Associated Press : «J’ai entendu une explosion massive et toutes les maisons ont commencé à trembler. Il y avait du feu partout. Au début, j’ai pensé que [les Américains] avaient frappé ici avec des missiles. Au bout d’un moment, je suis sorti et j’ai vu qu’un avion s’était écrasé là-bas. Il y avait des morceaux de corps partout.»

Graphique CBC

Le vol PS752 ne répondait plus

Hassan Razaeifar, le chef du comité d’enquête iranien sur l’accident aérien, a déclaré qu’il semblait que le pilote ne pouvait pas communiquer avec les contrôleurs aériens de Téhéran dans les derniers instants du vol. Il n’a pas donné de détails.

Les premiers commentaires des responsables ukrainiens ont aussi évoqué la possibilité d’une défaillance mécanique. L’ambassade ukrainienne a ensuite publié une déclaration indiquant que les commentaires précédents sur la cause de l’accident n’étaient pas officiels.

« Notre tâche est d’établir la cause de l’écrasement du Boeing et de fournir toute l’aide nécessaire aux familles des victimes », a déclaré le président du Parlement, Dmytro Razumkov, sur Facebook.

Ukraine International Airlines a suspendu indéfiniment ses vols vers Téhéran après l’accident.

Images filmées sur les lieux de l’écrasement – AP

Coïncidence ou conséquence?

Une employée d’Ukraine International Airlines réagit lors d’un message à l’aéroport international de Borispil, près de Kiev, mercredi. (Efrem Lukatsky/The Associated Press)

Dans les heures qui ont suivi les tirs de missiles, l’agence fédérale de l’aviation avait interdit aux transporteurs américains l’espace aérien au-dessus de l’Iran, du golfe d’Oman et des eaux entre l’Iran et l’Arabie saoudite.

Elle invoquait « l’intensification des activités militaires et des tensions politiques au Moyen-Orient, qui présentent un risque involontaire pour les opérations de l’aviation civile américaine ».

L’interdiction de vol est intervenue peu avant l’écrasement du vol d’Ukraine International Airlines.

Transports Canada avait déjà dit qu’il « surveillait de près la situation au Moyen-Orient et qu’il était en contact étroit avec la Federal Aviation Administration des États-Unis ». Le ministère affirmait qu’Air Canada, le seul transporteur canadien à exercer ses activités dans la région touchée, « a modifié ses itinéraires pour assurer la sécurité de ses vols à destination et en provenance du Moyen-Orient ».

L’enquête commence sur fond de tensions militaires et politiques

Les autorités ukrainiennes ont proposé leur aide pour l’enquête . « Nous préparons un groupe de spécialistes afin d’aider à l’opération de recherche et à l’enquête sur les causes de l’accident », a déclaré M. Honcharuk.

Les équipes de secours iraniennes ont retrouvé les deux enregistreurs de vol. Les boîtes noires sont des pièces essentielles à l’enquête que l’Iran n’aurait pas l’intention de remettre à Boeing. « Nous ne donnerons pas les boîtes noires au constructeur et aux Américains », a dit Ali Abedzadeh, chef de l’Organisation iranienne de l’aviation civile.

Selon les règles de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), dont l’Iran, les États-Unis et l’Ukraine sont membres, les enquêtes sur les accidents aériens reviennent effectivement au pays où ceux-ci ont lieu.

Néanmoins, selon des experts du secteur, peu de pays sont capables d’analyser des boîtes noires. Parmi ceux-ci figurent l’Allemagne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.

Ces règles internationales régissent les enquêtes en cas d'accidents aériens
En vertu des règles internationales, l’enquête sur un accident aérien est tenue par l’État de l’événement (c’est-à-dire le lieu où il s’est produit).
L’Iran est l’État d’occurrence dans ce cas, puisque l’avion s’est écrasé quelques minutes après son décollage de Téhéran.
L’Ukraine, en tant qu’État d’immatriculation et État exploitant, doit participer à l’enquête.
Les États-Unis, en tant qu’État de conception et de fabrication de l’avion, devraient participer également au nom de Boeing, mais il ne s’agit pas d’une obligation immédiate. 
L’Iran doit produire un rapport préliminaire exposant les faits de base dans un délai de 30 jours, bien que ce délai est souvent prolongé.

Des équipes de secours travaillent sur les lieux après l’écrasement d’un avion ukrainien transportant 176 passagers près de l’aéroport Imam Khomeini dans la capitale iranienne Téhéran (AFP)

RCI avec les informations de CBC News, La Presse canadienne et The Associated Press, CNN. Iran Press, Radio-Canada et AFP

Vol 752 – Une tragédie canadienne… Voici notre couverture complète

Vol 752 : les enquêteurs étrangers dont canadiens enfin invité en sol iranien
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada confirme qu’il pourra se rendre sur le site de l’écrasement après avoir été invité par le Bureau des enquêtes sur les accidents d’aviation de l’Iran.Ali Abedzadeh, le chef de l’Organisation de l’aviation civile iranienne a invité le Canada et la Suède à coopérer dans l’enquête sur l’accident.

Rapatrier d’Iran les restes des victimes canadiennes du vol 752 s’annonce ardu
Le fait que le Canada ait rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran il y a des années compliquera probablement le travail de recherche non seulement des causes de l’écrasement, mais aussi du rapatriement des corps des Canadiens. Il y a aussi le problème que l’Iran ne reconnaît pas la double citoyenneté.

Iran : l’avion serait tombé sous des tirs de missiles de surface iraniens
Le premier ministre du Canada confirme différentes sources de renseignements qui mentionnent que l’avion de la compagnie ukrainienne s’était écrasé suite à des tirs de missiles iraniens. Il a ensuite ajouté qu’il s’agit peut-être d’un « geste involontaire ». M. Trudeau a dit espérer qu’une enquête approfondie soit ouverte.

Écrasement de l’avion en Iran: images de ceux qui devaient revenir au Canada
Ils venaient tout juste de se marier : Arash Pourzarabi et sa nouvelle épouse, Pooneh Gorji, étaient tous deux chercheurs en informatique à l’Université de l’Alberta. Ils se sont mariés en Iran, au début janvier et ils retournaient à Edmonton en Alberta pour poursuivre leurs études (Famille)

Écrasement de l’avion en Iran : les faits versus rumeurs, théories et complots
Sur les réseaux sociaux, les rumeurs vont bon train et des théories du complot se multiplient. Plusieurs dressent par exemple la liste des raisons pour lesquelles le vol PS752 aurait pu être abattu par accident. Voici les faits tels qu’ils se présentent en ce moment…

Pourquoi y avait-il tant de Canadiens dans l’avion qui s’est écrasé en Iran ?
Des options de voyage très limitées, notamment causées par des sanctions économiques américaines, ont contribué à la perte de vies de tant de Canadiens. «Malheureusement, en raison des sanctions économiques américaines, la communauté irano-canadienne n’a pas beaucoup d’options pour se rendre en Iran, et celles qui sont disponibles ne sont pas très abordables…

Écrasement d’avion en Iran : condoléances du Canada aux familles des victimes
La nouvelle de l’écrasement du vol 752 d’Ukraine International Airlines a créé une onde de choc au Canada. Radio-Canada rapporte que 25 enfants figuraient parmi les 63 victimes canadiennes de cette tragédie survenue à l’ouest de Téhéran. Le gouvernement canadien a offert ses condoléances aux familles et affirmé la possibilité pour le Canada de participer aux enquêtes.

63 passagers canadiens meurent dans l’écrasement d’un Boeing ukrainien en Iran
Din Mohammad Qassemi, qui vit près du site de l’accident, a affirmé: «J’ai entendu une explosion massive et toutes les maisons ont commencé à trembler. Il y avait du feu partout. Au début, j’ai pensé que [les Américains] avaient frappé ici avec des missiles. Au bout d’un moment, je suis sorti et j’ai vu qu’un avion s’était écrasé là-bas. Il y avait des morceaux de corps partout.»

Catégories : International, Politique
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