Selon la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le nombre de personnes vivant une crise alimentaire pourrait passer de 17 à 50 millions entre les mois de juin et d’août cette année.
C’est pour cette raison que huit organisations régionales, y compris Oxfam, lancent un cri d’alarme en cette période critique qui précède les récoltes et durant laquelle certaines denrées peuvent commencer à manquer. Une situation qui met les populations à risque en Afrique de l’Ouest selon Denise Byrnes, directrice générale d’Oxfam-Québec.
« De nombreuses personnes œuvrant en production ou transformation dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche peinent déjà à poursuivre leurs activités et voient leurs moyens de subsistance menacés. Des mesures doivent être prises de toute urgence pour protéger ces communautés vulnérables et assurer la production alimentaire afin que la faim et la malnutrition ne soient plus un danger quotidien. » – Denise Byrnes
Malgré les efforts des États, des populations des zones urbaine et rurales ont de la difficulté à accéder aux marchés alimentaires. Ils font aussi face à des hausses de prix et à une baisse de certaines denrées de base. Une situation problématique qui découle en partie des mesures de restriction mises en place afin de lutter contre la pandémie de la COVID-19, comme le confinement, le couvre-feu ou la fermeture des frontières.
5 organisations, dont Oxfam, lancent un appel à un contrôle des prix et du marché
Action contre la Faim, l’Association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en savane, Care, Oxfam et le Réseau Billital Maroobé demandent aux gouvernements de la région de contrôler les prix, d’assurer l’approvisionnement des marchés en denrées alimentaires provenant d’exploitations familiales et de maintenir les transports de marchandises entre les pays. Elles réclament aussi la mise en place de filets sociaux pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables. Ces organisations croient que la solidarité régionale et internationale est cruciale.
Le Programme alimentaire mondial sonne aussi l’alarme
Le nombre de personnes au bord de la famine risque de doubler cette année à cause de la COVID-19. Le Programme alimentaire mondial (PAM) avance le chiffre de 250 millions de personnes d’ici la fin de 2020, un scénario présenté au Conseil de sécurité l’ONU mardi par cette agence de l’ONU.
Alors que le nombre de personnes au bord de la famine est passé de 113 à 135 millions en 2019, en raison de conflits, de problèmes climatiques et économiques, l’année 2020 sera pire. Selon le PAM, jusqu’à 265 millions de personnes feront face à la famine en raison de l’impact économique causé par la pandémie du coronavirus. Le plus sombre des scénarios pointe vers un problème d’approvisionnement en denrées alimentaires dans une trentaine de pays.
Avec des informations d’Oxfam-Québec et Agence France-Presse
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