Selon le scénario intermédiaire de la Banque du Canada, l’économie se contractera d’environ 5 % dans l’ensemble en 2020, puis progressera d’à peu près 5 % en moyenne en 2021 et en 2022. Le moment et le rythme de la reprise sont différents d’une région à l’autre, et pourraient être entravés par une recrudescence des infections ainsi que par la capacité limitée de certains pays à contenir le virus ou à soutenir leur économie. (Photo : bob_bosewell/iStock)

Malgré l’incertitude économique, la Banque du Canada reste prudemment optimiste

Bien que la réouverture des économies soit amorcée, les perspectives à l’échelle mondiale et canadienne sont extrêmement incertaines étant donné l’évolution imprévisible de la pandémie de COVID-19, croit la Banque du Canada. Cependant, la banque centrale du pays a proposé mercredi un scénario intermédiaire qui s’appuie «fortement » sur l’hypothèse qu’il n’y aura pas de deuxième vague d’infection majeure du coronavirus.

Nous sommes confrontés à beaucoup d’incertitudes, la principale étant l’évolution du virus même. Nous ne pouvons donc pas formuler de projections économiques avec le même degré de précision que d’habitude. C’est ce qui nous a poussés à présenter plutôt un scénario économique intermédiaire.

Ce scénario est en quelque sorte un juste milieu entre la probabilité que les meilleures et les pires issues possible se concrétisent. Il s’appuie toutefois fortement sur nos hypothèses à propos du virus, notamment l’absence d’une deuxième vague à grande échelle ici au Canada et un assouplissement graduel du confinement. Nous postulons aussi que la pandémie aura pris fin ou presque d’ici le milieu de 2022, lorsqu’un vaccin ou un traitement efficace sera offert à la population générale. Nos discussions sur la politique monétaire ont été guidées par ce scénario, mais nous avons tenu compte de l’extrême incertitude qui entoure ces hypothèses. Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada

Un scénario optimiste

(Photo : Maria Stavreva/iStock)

Dans leur présentation aux médias, le gouverneur Tiff Macklem et la première sous-gouverneure Carolyn A. Wilkins de la Banque du Canada ont expliqué qu’après une chute abrupte pendant la première moitié de 2020, l’activité économique mondiale se redresse peu à peu.

Ce retour à la croissance est attribuable, selon eux, à l’assouplissement des mesures de confinement qu’il a fallu mettre en place pour ralentir la progression du coronavirus, combiné à des efforts exceptionnels de relance budgétaire et monétaire. 

Selon le scénario intermédiaire de la banque centrale, le moment et le rythme de la reprise sont différents d’une région à l’autre du pays et du monde, et pourraient être entravés par une recrudescence des infections ainsi que par la capacité limitée de certains pays à contenir le virus ou à soutenir leur économie.

CONSTATATIONS DE STATISTIQUE CANADA SUR L’EMPLOI

Au cours de la semaine du 14 au 20 juin, toutes les provinces canadiennes avaient considérablement assoupli les restrictions liées à la COVID-19 et, par conséquent, l’emploi a augmenté et les absences liées à la COVID-19 ont diminué.

En juin, l’emploi a poursuivi sa croissance et augmenté de 953 000 postes, faisant baisser le taux de chômage qui est passé à 12,3 %, la diminution du nombre de personnes mises à pied temporairement ayant plus que compensé l’augmentation du nombre de personnes à la recherche d’un emploi.

Cependant, malgré la hausse généralisée, le niveau de l’emploi total en juin était de 1,8 million (-9,2 %) au-dessous du niveau observé en février.

L’optimisme n’exclut pas la prudence

(Photo : ronniechua/iStock)

Dans le discours qui a précédé les questions des journalistes, M. Macklem a tenu à souligner que l’institution qu’il représente est au fait que beaucoup de personnes pourraient trouver le retour au travail difficile, surtout si les écoles et les garderies ne peuvent rouvrir complètement, et que cela peut avoir des effets plus marqués sur certains plus que sur d’autres.

Nous sommes conscients que ce fardeau pèse de façon disproportionnée sur les femmes […] il est clair pour tous les membres du Conseil de direction que cette récession n’est pas habituelle. Nous pensons que la croissance à court terme exceptionnellement forte pendant la réouverture sera probablement suivie d’une récupération plus lente et inégale. Il faudra donc beaucoup de temps pour que l’activité économique revienne même à son niveau de la fin de 2019, avant que la pandémie frappe.Tiff Macklem

Les représentants de la Banque du Canada ont tenu à expliquer aux Canadiens que la phase de récupération serait prolongée. Ils ont affirmé qu’il était bien possible que certaines entreprises doivent fermer définitivement, et que d’autres aient à modifier leurs activités d’avant la pandémie.

Quand le confinement a été imposé afin d’aplatir la courbe, le gouvernement a vite réagi. Il a pris des mesures pour remplacer les revenus perdus et aider les entreprises à garder leur personnel et à payer leurs factures […] Elles ont atténué les pires effets de la pandémie pour les ménages et les entreprises, et jeté les bases de la reprise. La Banque a aussi pris des mesures sans précédent.

Nous avons abaissé le taux directeur pour l’établir à sa valeur plancher de 25 points de base et lancé des facilités de liquidité et des programmes d’achat pour que les marchés continuent de fonctionner. Cela a permis de maintenir l’accès au crédit et soutenu la confiance. Les marchés essentiels revenant à la normale, nous avons réduit certaines facilités de liquidité à court terme, mais nous sommes prêts à augmenter l’ampleur de nos programmes au besoin.Tiff Macklem

En conclusion, selon le gouverneur et la première sous-gouverneure de la Banque du Canada, l’économie canadienne a subi un choc historique et la réponse des autorités devait aussi être historique. De premiers signes positifs se dégagent de la réouverture, mais la récupération s’annonce inégale et longue.

En complément :

RCI avec la Banque du Canada, Statistique Canada. 
Catégories : Économie, Politique, Santé, Société
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