Relations Autochtones/Régie de l’énergie : un comité consultatif servira de pont

Ce sera une première au Canada, soutient la Régie de l’énergie dans un communiqué. Dans son rôle d’agent d’information, le Comité consultatif autochtone apparaît comme une courroie de transmission entre les Premières Nations et la Régie de l’énergie du Canada.

C’est une nouvelle relation empreinte de confiance, de respect mutuel et de convivialité que les autorités fédérales souhaitent mettre en place avec ces peuples. Il est plus que jamais question de panser les blessures d’un passé marqué par la colonisation, les tentatives d’assimilation, les assassinats, les disparitions, les humiliations, le racisme systémique et autres formes de discriminations.

Pour mettre en place cette nouvelle relation, la Régie de l’énergie du Canada place sa confiance en ce comité dont les membres sont des dirigeants locaux, régionaux et nationaux, ainsi que des porte-parole respectés de leurs communautés. Il s’agit généralement de personnes qui disposent d’un certain savoir et d’une expérience dans le secteur de l’énergie et des ressources naturelles.

Sur la liste des personnalités autochtones membres du comité, dont certaines sont directement nommées par des organisations autochtones nationales représentatives, figurent des noms tels que : Marci Riel (nomination du Ralliement national des Métis), Scott Patles-Richardson, citoyen micmac, de la Première Nation de Pabineau, Marie Delorme, de la Nation métisse et Harvey Mcleod, chef de la bande indienne d’Upper Nicola.
« Nous sommes très heureux que des dirigeants autochtones possédant d’aussi vastes connaissances aient accepté d’offrir des conseils stratégiques à la Régie. Leur contribution sera essentielle à la transformation des relations de la Régie avec les peuples autochtones du Canada », affirme Cassie Doyle, la présidente du conseil d’administration de la Régie de l’énergie du Canada.

Le comité peut compter jusqu’à une dizaine de membres qui doivent conseiller la Régie sur les façons dont les peuples et organisations autochtones peuvent lui apporter leur contribution à la mise en place de l’infrastructure qu’elle réglemente.

Selon le communiqué, la Régie s’est voulue précise dans la délimitation de cette contribution. Celle-ci ne devrait pas s’étendre aux projets réglementés par la Régie, encore moins aux questions opérationnelles détaillées, aux prises de décisions réglementaires ou aux conseils sur des décisions, ordonnances ou recommandations particulières.

Voici en résumé la contribution du comité :

– participe à élargir l’horizon de la Régie et à réaliser des progrès dans les relations avec les Autochtones;

– poursuivre des objectifs de changement systémique positifs par l’instauration et le renforcement de nouvelles relations avec le conseil d’administration et le personnel de la Régie;

– donner des conseils appuyés sur leurs connaissances et leur expérience dans le secteur de l’énergie et des ressources naturelles;

– contribuer à la définition de plans d’action et de stratégies de la Régie qui prennent en considération les valeurs, les réalités et les attentes des communautés autochtones;

– faire en sorte que les communautés autochtones apprennent davantage sur la Régie, ses principes, son fonctionnement et ses attentes par rapport à la nouvelle relation souhaitée.

« La création du Comité consultatif autochtone est un pas important en avant sur la voie de la réconciliation de la Régie avec les peuples autochtones », souligne Mélanie Debassige, membre du conseil d’administration de la Régie de l’énergie du Canada.

Loi sur la Régie de l’énergie du Canada

Il est important de noter que la Loi sur la Régie de l’énergie du Canada, en vigueur depuis le 28 août 2019, dans son chapitre 10, prévoit que cet organisme indépendant de réglementation de l’énergie s’assure que « les projets de pipeline, de transport d’électricité et les projets d’énergie extracôtière soient construits, exploités et abandonnés de manière sécuritaire. » (Source : gouvernement du Canada)

Cela suppose le respect des biens, la protection des personnes et de l’environnement.

Il s’agit d’enjeux qui sont très souvent au centre de conflits avec les communautés autochtones partout au pays. Celles-ci se sentent souvent spoliées de leurs terres et de leurs biens, en raison de projets pétroliers, gaziers et miniers implantés sur leurs territoires, sans consentement préalable.

Les projets sont souvent redoutés par les communautés en raison des craintes de leurs impacts environnementaux et sociaux sur leur mode de vie et sur la pérennité de leurs territoires, traditions et valeurs ancestraux.

C’est ainsi que dans la recherche de relations plus harmonieuses, la Régie doit mener à bien la réconciliation avec les Premières Nations, les Métis et les Inuit fondée sur le respect, la coopération, le partenariat et l’inclusion.

Par ailleurs, l’organisme doit refléter la diversité du Canada, en ce qui a trait notamment aux régions, au bilinguisme et surtout aux peuples autochtones.

Avec des informations de la Régie de l’énergie du Canada et du gouvernement du Canada

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Catégories : Autochtones
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